Lifestyle aquatique. En 2020, Marianne, une Allemande à cheval entre Berlin et Pékin, achète un bateau. Elle contacte l’un de ses amis, Binke Lenhardt (co-fondateur d’un cabinet de design et d’architecte baptisé Crossboundaries basé dans la capitale chinoise) pour lui expliquer sa vision. Marianne veut transformer sa péniche — amarrée à Stößensee, dans l’ouest de Berlin — en un lieu où elle pourrait vivre. Mais elle désire aussi garder la fonction principale de cet engin, à savoir garder la possibilité de naviguer sur les fleuves.

Le challenge est accepté par la firme chinoise qui voit ici un projet qui créera des liens entre l’orient et l’occident. La péniche est rebaptisée Fàng Sōng — qui renvoie à l’idée de relaxation — et rénovée de fond en comble. La partie arrière devient un espace qui regroupe la salle à manger et la cuisine. Le cockpit, avec sa barre et ses fonctions de contrôle, se transforme en lit.

Île flottante. La maison flottante de 60 m2 a été aménagée pour optimiser l’espace, avec des meubles qui cachent un lit, des tables pliables, des rangements secrets dans le sol — où Marianne laisse son vélo — et une terrasse sur le ponton. Les architectes ont été obligés d’attacher la majorité des éléments de la maison, notamment pour éviter la casse en cas de mauvaises conditions de navigation.

Si Marianne peut facilement vivre dans son tiny boat rouge et jaune sans bouger, elle a aussi la possibilité de partir « en mer » — enfin sur les fleuves et les lacs car sa péniche a l’interdiction d’aller mouiller au large — pour vivre sur l’eau tout en voyageant. Les beaux jours, grâce aux panneaux solaires, la péniche peut naviguer à une vitesse de 6 km/h sur 50 kilomètres environ. Une batterie fournit de l’énergie pour les moteurs et le reste de la maison. L’hiver, la péniche est reliée au réseau électrique local. À l’avenir, Marianne souhaite installer un système de purification d’eau et une unité de traitement biologique des eaux usées. Histoire de continuer à vivre sur l’eau en essayant, au maximum, de minimiser son impact environnemental.

Crédit photos :  Johanna Link pour Crossboundaries