
Contre le gaspillage et la faim, Toronto vient d’inaugurer la première épicerie où le client paie en fonction de ses moyens. Y compris rien du tout.
Pay what you can. Le crédo de l’épicerie solidaire canadienne Feed it Forward est clair : ici, on paie ce qu’on peut. L’enseigne, qui vient d’être inaugurée au mois de juin, inclut également une boulangerie et un café. Ceci en suivant deux leitmotivs : mettre fin au gaspillage et venir en aide aux plus démunis. Ainsi, le client remplit raisonnablement son panier de denrées et, au moment du passage en caisse, donne ce qu’il a, ou ce qu’il souhaite donner. S’il n’a rien, il suffit de le dire. Pas de regard gêné, pas d’arnaque.
Ici, pas de prix. En rayon, on retrouve des aliments trop moches pour être vendus en grande surface et des aliments proches de leur date limite de consommation. Généralement trop strictes, celles-ci sont l’une des causes principales du gaspillage. Chez Feed it Forward, inutile de chercher le prix : il n’y en a pas. Pour éviter les abus toutefois, l’équivalent d’une seule journée de nourriture seulement est récupérable.
Il est également possible de déposer un peu d’argent à l’accueil, ce qui couvrira les frais d’une autre personne.
Chef au grand cœur. Derrière cette initiative se tient Jagger Gordon, chef cuisinier ayant investi une année de loyer pour lancer le projet. Interrogé par le Toronto Sun, il explique que les Canadiens ne sont « pas éduqués » face au gaspillage alimentaire et « jettent trop d’aliments ». À cause de cela, « des aliments consommables sont gaspillés à hauteur de 31 milliards de dollars chaque année. Ils finissent par être jetés et atterrissent dans les décharges ». Ce qui, au passage, produit des émissions de gaz à effet de serre. La pérennité du projet dépendra désormais de « la générosité de chacun ».
Chez nous, le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation rappelait en octobre 2017 que chaque Français jette l’équivalent d’un repas par semaine. Juste au cas où vous vous demandiez si l’on avait besoin d’une telle épicerie, vous avez la réponse…