
Résistant, plus flexible et 100% recyclable en cas d’accident... Le cadre en bambou est-il l’avenir du vélo ? Noordin Kasoma, artisan ougandais, prend les paris que oui.
« Le bambou est peut-être la plante parfaite de la nature… lance Noordin Kasoma. Robuste, léger et durable […], c’est entièrement naturel et facile à recycler. » Avec tout ça, on voit mal comment cet Ougandais aurait pu faire autrement que d’en faire son matériau quotidien. Après avoir appris auprès du concepteur de vélo américain Craig Calfee, Noordin a lancé son propre atelier de fabrication de vélos à Kampala : Boogali Bikes. Et bien sûr, il n’utilise que du bambou.
Le cycle éternel. Il récupère les vélos rouillés ou cabossés, supprime le cadre en acier qu’il recycle auprès de ferrailleurs, et en refait un à la main à partir de tiges de bambous qu’il a préalablement fait sécher durant des mois. Chaque modèle est une petite œuvre d’art et lui prend une semaine environ à fabriquer. Pour lier les parties, pas besoin de fer à souder : il tresse des lanières d’écorce de Matuba, une essence d’arbre local.
Il recycle, ne crée pas de nouveau déchet et fait marcher l’économie agricole locale : qui dit mieux ?
En plus d’être plus vertueux, Boogali Bikes est bon marché. Les cadres en carbone sont tellement chers à importer une fois les taxes ajoutées que sa version faite main est deux fois moins coûteuse. Autre avantage : une conduite « très confortable. D’abord, le bambou est flexible, ce qui lui permet de mieux absorber les chocs quand vous roulez, tout particulièrement hors route. »
Tenté de rouler au vert ? Choisissez entre vélo de ville, VTT ou vélo, prévoyez 400 euros environ et contactez-les : Noordin et ses 20 apprentis exportent un peu partout dans le monde désormais. Et comme il n’est pas du genre à s’arrêter sur le bas-côté, il prévoit déjà de construire une plus grande usine et développer le cyclotourisme dans le pays. On pouvait s’en douter, comme sa plante favorite, Kasoma suit le vent mais ne plie pas.