
En acceptant le Challenge "Ice2Ice", l'argument de Michael Strasser est simple : pourquoi refuseriez-vous de faire 30 minutes de vélo chaque jour alors que lui va enquiller 23 000 km en à peine trois mois ?
Record du monde de vitesse. 99 jours, 12 heures et 56 minutes pour rallier Ushuaïa, en Patagonie, en partant de Prudhoe Bay, en Alaska. C’est le meilleur chrono à ce jour pour traverser le continent américain du nord au sud, et il va être très certainement battu par Michael Strasser, à vélo.
Cet Autrichien s’est déjà fait remarquer dans le super-triathlon Ironman et a participé à des courses d’enduro à vélo en Égypte et en Russie. Mais il admet sur son site que l’Ice2Ice, donc vouloir battre le record du monde de la route panaméricaine à vélo, est « une idée folle ».
30 km/jour peu importe la météo. Parti le 24 juillet depuis le Canada, Michael avale les bornes avec une moyenne de 30 km/h, malgré des conditions extrêmes : rafales de vent, routes défoncées, températures affolantes (51°C au Mexique) et cohabitation souvent délicate avec les autres véhicules. « Faire du vélo sur les autoroutes canadiennes n’est que très modérément amusant. Je suis tendu du matin au soir parce que les camions passent à un mètre de moi toute la journée et j’ai toujours l’impression que je vais passer sous leurs roues“, confiait le cycliste dans son journal de bord.
Heureusement, dans son périple, Michael est assisté par une voiture de course et un camping-car, une petite équipe qui veille à sa santé, gère son régime alimentaire, l’assiste en cas de pépin mécanique et s’occupe de la paperasse administrative lors des passages des frontières.
Cycliste pour l’ONU. Au-delà de l’exploit physique, le forçat du vélo pédale aussi pour la planète. Il est même le premier cycliste à rouler sous la bannière du Programme des Nations unies pour l’environnement. Son défi est avant tout une incitation à utiliser des moyens de transport doux : « Si je pouvais motiver chaque personne qui me suit à prendre de temps à autre leur vélo plutôt que leur voiture, cela signifierait beaucoup pour moi », confiait le sportif sur le site de l’organisation.
Actuellement, Michael Strasser traverse le Panama. Il a déjà accompli 50% du trajet. Il roule donc avec 4 jours d’avance sur le record établi ce qui sent bon pour lui. Si jamais un gros souci l’oblige à abandonner la course, il pourra toujours méditer cette devise qu’il a fait sienne : « Oser. Échouer. Mais ne jamais renoncer à oser. » Pensez-y à deux fois avant d’hésiter à emprunter une voie cyclable un matin sou prétexte qu’il pleut trois gouttes.