
Aux États-Unis, un défenseur de la nature veut faire d’un pont traversant le Mississippi le plus grand passage de faune sauvage au monde.
C’est ce qu’on appelle la force de conviction. Pas très loin de la ville de Chicago, à l’est des États-Unis, s’élève sur plus d’un kilomètre un vieux pont fatigué enjambant le fleuve Mississippi et par lequel transitent quotidiennement des dizaines de milliers de véhicules. Après 55 ans de bons et loyaux services, les autorités locales ont décidé de le détruire et de le remplacer par un édifice flambant neuf. Mais une alternative existe. Il s’agit d’un projet inédit, écologique et novateur porté par un enfant du pays, amoureux de son fleuve. Son idée : transformer le pont de l’autoroute en une réserve naturelle pour les bisons.
Né il y a quatre ans dans l’esprit de Chad Pregracke, le projet “Bison Bridge” est une réponse aux enjeux environnementaux locaux. S’il voyait le jour, ce réaménagement ferait de l’I-80 Bridge le plus grand passage protégé destiné à la vie sauvage au monde. Un argument de poids pour la région qui pourrait tirer de ce record des retombées touristiques conséquentes. D’autant que la Bison Bridge Foundation a pensé à tout. Le long de l’espace naturel dédié à la vie sauvage serpenterait un parcours piétonnier, ainsi qu’une piste cyclable et des installations diverses permettant d’admirer de près et en toute sécurité ces animaux iconiques de l’Amérique.
The Bison Bridge is live! And now, we need your support to set in motion our plans to save the old I-80 Bridge and repurpose it into a National Park! Show your support at https://t.co/iaGGgVWxZk. #bisonbridge #quadcities pic.twitter.com/NcmRIZM3Wg
— Bison Bridge Foundation (@BisonBridge) March 19, 2021
Ce projet, c’est celui de Chad Pregracke, un natif de Quad Cities – une zone de 300.000 habitants s’étalant de part et d’autre du fleuve, à cheval sur les États de l’Iowa et de l’Illinois – qui, depuis son adolescence, mène des actions environnementales et de récupération des déchets sur le fleuve. À la tête de l’association Living Lands and Waters Foundation, depuis près de 25 ans, il milite pour la préservation de la culture amérindienne dans la région et le lien ancestrale qui la lie aux bisons sauvages décimés au cours du XIXe siècle.
Entouré d’une équipe d’experts, Chad Pregracke a des raisons de croire en la réussite de son projet un peu fou, même s’il ne concernerait qu’un nombre limité de spécimens. La communauté locale a d’ores et déjà adopté le projet, qui a rencontré le soutien de la chambre économique de Quad Cities et de l’office du tourisme régional. Le “Bison Bridge” a même récemment été présenté au cabinet du président Joe Biden. De quoi nourrir de réels espoirs.