
Initié par la Convention citoyenne pour le climat, le malus écologique au kilo a été adopté par les députés le vendredi 13 novembre dernier et entrera en vigueur en 2022.
Le gouvernement ne voulait pas en parler mais il a finalement cédé. Les véhicules pesant plus de 1800 kg vont être taxés à l’achat d’ici deux ans. La ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili, se réjouit d’une telle mesure ainsi que le ministre de l’Économie, pour qui c’est « un signal envoyé aux Français stipulant que les véhicules trop lourds, ce n’est pas bon pour la planète, ça use les routes, ça émet davantage de CO2 ». S’attaquant directement au succès commercial des SUV, cette mesure souhaite instaurer dans les consciences l’idée qu’un véhicule lourd représente plus de matériaux de construction, de pollution et d’énergie consommée.
À la caisse. La Convention citoyenne pour le climat proposait une taxe à partir de 1400 kg mais la limite a été fixée à 1800. À partir de 2022, une taxe de 10 euros par kilo sera exigée lorsque vous excéderez ce seuil lors de l’achat. On vous laisse faire le calcul mais cela risque de coûter cher : il faudra ajouter au prix final une autre taxe en raison des fortes émissions de gaz à effet de serre des modèles. Ce malus pourrait aussi devenir plus sévère au fil du temps et connaître une révision du poids limite chaque année.
Greenwashing. Tous les véhicules vendus seront redevables de cette taxe à quelques exceptions. Les hybrides rechargeables, à motorisation électrique et hydrogène ainsi que les modèles aménagés pour les fauteuils roulants en seront exempts. Les familles nombreuses avec trois enfants à charge bénéficieront d’un abattement de 200 kg par enfant au minimum. Cette mesure, qui fait bondir les constructeurs, n’est cependant pas si importante car selon l’Agence pour la transition écologique, les véhicules pesant plus de 1800 kg ne représentent que 2% du marché automobile. En somme, un coup d’épée dans l’eau…