
Pour accompagner la bascule vers la mobilité électrique d’ici 2025, la loi oblige donc les villes de toute taille à s'équiper en points de recharge.
Comme l’a annoncé le Ministre des transports, les députés ont tranché et adopté un amendement proposé par un député de la majorité LREM qui vise à forcer les communes à ajouter une borne de recharge “dans les parcs de stationnement couverts ouverts au public” qu’elles possèdent. Multiplier par les 34 000 communes que compte la France, et voici comment on abat un tiers du plan « Objectif 100 000 bornes » fixé par le gouvernement.
L’@AssembleeNat a voté : il y aura bientôt des bornes de recharge sur tous les parkings publics !
— Jean-Baptiste Djebbari (@Djebbari_JB) April 10, 2021
Dans le détail, il s’agit d’installer un point de recharge par tranche de 20 places de stationnement, à partir du moment où ceci n’engage pas des travaux supplémentaires, tel un raccordement électrique ou une sécurité incendie. Les collectivités ont jusqu’au 1er janvier 2025 pour se mettre en conformité même si le texte est flou sur le fait qu’il faudra ajouter des prises ou des bornes – ces dernières pouvant contenir plusieurs prises – et n’aborde ni le type ni la puissance délivrée des bornes… Le grand flou.
Un vrai gain ? Le manque de points de recharge amène de nombreux automobilistes à repousser l’achat d’un véhicule peu ou pas émissif. Pour autant, on peut s’interroger sur ce choix des parkings publics. Si 75 % de la population habite certes en ville, les Français se rechargent majoritairement (plus de 80%) dans leur garage. Ce n’est donc pas eux que vise ce service public, mais les visiteurs. Or ceux qui ne viennent que pour une course ou un rendez-vous ont maintes fois constaté que « leurs » places de recharge sont squattées par des voitures thermiques.
Disons-le tout net, cette obligation d’équipement n’aura donc d’intérêt (public) que si elle s’accompagne de normes pour contrôler ou empêcher ces dérives, et être bien plus précise sur le plan technique. Sans quoi, les 100 000 bornes promises par le gouvernement n’auront fait que gaspiller l’argent public sans améliorer la mobilité propre.