
Une récente étude en provenance de Londres l’a constaté : les accidents fatals aux piétons ont chuté de 63 % depuis que la ville a réduit sa limitation de vitesse.
Trois ans de recul. La capitale britannique a réduit sa vitesse en mars 2020, passant une zone de 2000 hectares de 30 miles/heure (48 km/h) à 20 miles/heure (32 km/h). Si Londres s’est beaucoup fait remarquer depuis 5 ans pour son combat contre les bouchons, et la pollution qu’ils dégagent, cette politique poursuivait un autre but : rendre les rues plus sûres. Or Transport For London (TFL) a communiqué son bilan et peut l’affirmer : l’objectif est désormais atteint.
La ville dénombre un quart d’accident en moins dans la zone visée. Les blessures graves et/ou mortelles ont baissé de 25 % également. Mieux encore, les accidents impliquant des piétons ont fondu de 63 %, ce qui signifie que presque 2 collisions sur 3 ont disparu.
20mph speed limit delivers 'significant ' improvements in road safety at sites monitored on the Transport for London (TfL) Road Network (TLRN), where the speed limit has been lowered to 20mph. @_FleetNews. #RoadSafety #Fleet #SpeedLimits https://t.co/TrEMH4j2Fh
— Trakm8 Ltd (@Trakm8) February 14, 2023
Un changement coûteux (pour l’automobiliste). Tout ne se fait pas tout seul. La police a fait chauffer les cartes bleues, délivrant plus de 475 000 amendes en deux ans, 70 % de plus que les années précédentes. On pourrait ajouter que la mesure elle même a un coût pour la collectivité : la nouvelle signalisation à installer, le temps que prennent les contrôles, etc.
Mais cela reste moins coûteux que les frais causés par un accident : hospitalisation, manque à gagner professionnel, perte de travail en cas d’invalidité… Une étude britannique de 2018 estimait le coût annuel de la mortalité routière à environ 36,5 milliards de livres sterling, soit 42,5 milliards d’euros. Pas rien.
Moins vite pour vivre plus longtemps. Selon TFL, une personne heurtée par un véhicule roulant à 50 km/h décède cinq fois plus souvent que lorsque le véhicule roule à 30 km/h. Il y a encore des accidents et des blessés à Londres, mais nettement moins. Comme le résume l’élu en charge des mobilité douces de Londres, Will Norman : « Plus de 4 000 personnes sont tuées et gravement blessées chaque année sur les routes de Londres. Réduire la vitesse est une des principales choses que nous pouvons faire pour réduire les dangers de la route et rendre plus facile l’accès à la marche, le vélo et l’accès aux transports en commun ».
Alors, le passage à 30 km/h serait le sens (unique) de la vie ? En tous cas manifestement, c’est l’avenir de nos villes.