
Une hausse d’1 à 1,5 %, c’est moins qu’en 2019 mais on pouvait espérer mieux.
1 point c’est tout. Les sociétés détenant les concessions des autoroutes françaises procèdent à une réévaluation de leurs tarifs chaque année, généralement en février. Le secrétaire d’État aux Transports a confirmé à RTL que cette année n’échapperait pas à la règle. Les péages augmenteront d’« 1 à 1,5 % à compter du 1er février 2020 » a déclaré Jean-Baptiste Djebbari.
À titre d’exemple, les 466 kilomètres de l’A6 entre Lyon et Paris coûtent aujourd’hui 34,80 €. En 2020, le trajet montera à 35,15 €.
Le prix de la sécurité. Le secrétaire d’État rappelle que cette hausse n’est pas de la responsabilité du gouvernement, expliquant que l’exécutif « analyse les propositions des autoroutiers et avalise ce que dit le contrat ». Toutefois, elle déplaît à l’association 40 millions d’automobilistes qui y voit des « augmentations sans cesse au-delà de l’inflation mêlées à des taxes incessantes sur l’usage de l’automobile ».
L’association souligne que ces « tarifs prohibitifs dissuadent […] d’emprunter les autoroutes, qui constituent pourtant sans conteste le réseau le plus sécuritaire ». Preuve que les autoroutiers font bien leur travail ? En 2019, les prix avaient été relevés d’1,8 à 1,9%, ce sera donc moins cette année. Pourtant cela aurait pu être évité.
Le secrétaire d’État aux Transports Jean-Baptiste Djebarri a confirmé les futures augmentations des tarifs autoroutiers : ↗ entre 1 et 1,5 % au 1er février prochain
— 40 Millions d'Auto.. (@40MA) November 4, 2019
D’où vient l’augmentation ? La réévaluation est généralement calquée sur l’inflation – qui a justement été évaluée à 0,9% par l’INSEE en septembre – et sur les travaux du réseau. Or, le « plan autoroutes » lancé sous François Hollande exige de nombreux aménagements que les autoroutiers réaliseront jusqu’en 2023. Certes, l’État n’a pas augmenté ses redevances (près de 4% du prix du péage). Mais il n’a pas non plus choisi de geler les prix, comme l’avait fait l’ex-ministre Ségolène Royal ; ce qui avait eu pour effet de reporter les hausses… à aujourd’hui.
L’autre raison qui pousse les concessionnaires à monter leurs prix, c’est le manque à gagner depuis le lancement du mouvement des gilets jaunes, qui a tantôt forcé l’ouverture des barrières tantôt conduit à des détériorations des péages. Après avoir négocié des tarifs réduits pour les automobilistes pendulaires, le gouvernement semble préférer laisser passer cette “raisonnable” augmentation et se préparer à la fin des concessions, planifiée pour 2031 et 2036. Pourtant, paradoxalement, cette nouvelle hausse des prix alimentera à nouveau la contestation qui se réunira le 5 décembre prochain.