
L’énergie captée participe à la réalisation d’un carburant non-fossile qui pourrait remplacer le carburant fossile utilisé par les avions de ligne.
La révolution solaire est en marche. Près de Madrid, l’institut espagnol Imdea Energy a installé un démonstrateur en juin 2019 capable de fabriquer un kérosène à 90% plus propre que son homologue issu de l’extraction. Ce projet de la startup suisse Synhelion s’inscrit dans le cadre du projet européen Sun-to-Liquid ayant pour but de créer des carburants plus propres. Basé en plein désert, il ne prend pas la place de terres arables et n’utilise pas de nucléaire ni de pétrole. Maintenant, la recette.
Le petit chimiste. Pour faire du kérosène sans pétrole, il faut du CO2, de l’eau et de l’oxyde de cérium. Dans la commune de Móstoles, près de 160 panneaux solaires ont été mis en place dans le but de produire une énergie suffisante afin d’alimenter un cycle thermochimique, soit une réaction chimique permise par une forte chaleur.
Ainsi, des panneaux solaires chauffent un réacteur à plus de 1500°C pour extraire de l’oxycène de l’oxyde de cérium. Ensuite, il est mis au contact d’un mélange gazeux contenant du CO2 et de la vapeur d’eau pour créer un gaz de synthèse. Ce gaz, une fois récupéré, est catalysé pour obtenir du diesel ou du kérosène. Cette approche révolutionnaire permettrait de concevoir un litre de carburant synthétique grâce à 7,4 litres d’eau durant la création.
Peut mieux faire. Cette expérimentation séduit déjà les acteurs de la mobilité aérienne et la Lufthansa est déjà intéressée. L’aéroport de Zurich souhaite acheter le combustible pour alimenter ses engins au sol pendant au moins dix ans. Néanmoins, une centrale de 1 km² produirait seulement 20 000 litres de kérosène par jour soit de quoi alimenter un moyen courrier pendant six à sept heures. Une initiative louable mais qui nécessite encore quelques améliorations.
Crédits photos : Sun-to-Liquid.eu