
Face à la menace climatique, un designer a imaginé un habitat autonome en mer. Le résultat de ses recherches est agréablement apaisant.
Avant le déluge. En se basant sur une intelligence artificielle et des données fournies par la NASA, des chercheurs de l’institut Climate Central ont cartographié ce qui résultera de l’élévation des océans partout sur Terre. Selon leur étude, le niveau de l’eau aura grimpé de 50 centimètres avant la fin du siècle. D’ici 2050, 300 millions de personnes seront déjà directement en danger du fait de la montée des eaux.
La seule solution reste de réduire les émissions de carbone – ce qui est mal parti, le seuil de 2°C fixé par les accords de Paris n’est pas encore respecté – mais il convient de trouver des parades. C’est pourquoi les designers s’escriment à inventer l’habitat de demain en incluant la question climatique. L’un d’eux, le Londonien Wojciech Morsztyn, vient de remporter le Red Dot Design Concept Award 2019 avec son projet « Ocean Community ».
Belleville en mer. Le principe est de recréer des lotissements en mer, en connectant de petites maisons flottantes à des plateformes par le biais de pontons. À raison de quatre capsules habitables par lotissement, on a vite fait de créer un village qui devra être ancré à 800 mètres maximum des côtes, pour faciliter la vie sociale (travail, courses…).
Dans le détail, chaque maisonnette aura un étage et sera faite de bois et vitrée au maximum – jusque dans des détails comme les escaliers ou certains meubles. Les toits seront couverts de cellules photovoltaïques et les capsules équipées de désalinisateurs d’eau. Le concepteur envisage même de rajouter des micro-éoliennes pour assurer l’autonomie énergétique de chaque habitant.
Pour Morsztyn, « Ocean community crée des unités navales mobiles et font de l’océan un espace habitable. La création de ces nouvelles structures servira d’espaces de vie fonctionnels reliés à l’infrastructure terrestre existante afin que ces nouvelles communautés océaniques soient le prolongement naturel des villes côtières. » Le designer d’origine polonaise chiffre chaque module à environ 175 000 euros et envisage une première installation d’ici quinze ans s’il trouve un promoteur. Gageons qu’une fois les pieds dans l’eau, nombreux s’y intéresseront.