
La survie de la planète est entre leurs mains. Enfin, entre leurs racines, car ce sont elles qui sont boostées pour emprisonner le carbone.
Urgence. Plusieurs scientifiques ont jeté un froid ces jours-ci en annonçant qu’il nous restait 18 mois pour endiguer le réchauffement climatique qui éviterait la fonte des glaces du Groenland. Alors que faire ? Retour rapide sur une situation tristement célèbre : la pollution atmosphérique accélère le réchauffement ; les arbres limitent cet effet de serre car les végétaux aspirent le CO2. Sauf que des chercheurs suisses ont calculé que, pour faire chuter de 25% le taux de dioxyde de carbone dans l’air, il faudrait en planter… 1000 milliards. À moins que chaque plante retienne plus de carbone ?
Enlarge your roots. C’est l’objectif que s’est fixé l’institut Salk en Californie. Selon leur dernière publication, ils ont une piste très sérieuse : « L’idée n’est pas de stocker plus de carbone, détrompe Wolfgang Busch, l’un des chercheurs, mais de le stocker dans des parties du sol plus stable. » Les racines habituelles restant dans une couche superficielle de la terre, sous nos pieds, les chercheurs ont trouvé un moyen de les rallonger pour aller plus profond.
En boostant 5% des plantations du globe de cette façon, on pourrait absorber 50% des émissions de CO2.
Ils ont modifié génétiquement une hormone de croissance sur une plante cobaye (une arabette de Thalius) qui, ainsi augmentée, a pu éviter que les micro-organismes dans le sol ne dégradent le carbone stocké.
OGM ? OMG! Une solution qui pourrait désormais être appliquée aux cultures de blé, maïs, soja et riz, soit les plus répandues dans le monde. Joanne Chory, une des chercheuses, envisage ainsi d’absorber 50% des émissions de CO2 si l’on adopte ces plantes OGM sur 5% des terres cultivées. Les cerveaux de Salk cherchent maintenant comment éviter que les plantes mortes relâchent tout le carbone stocké lors de leur décomposition. Mais ne rêvez pas, on n’arrivera pas à les rendre immortelles. Il faudra bien se résoudre à réduire nos émissions de CO2 tôt ou tard.