
Des Bretons ont fait construire deux pompes afin d'épargner à leurs concitoyens l’inflation et... des kilomètres de route rien que pour faire le plein.
Libre service (public). Bienvenue à Trébry, commune des Côtes d’Armor de moins de 800 habitants, au sud de Saint-Brieuc. Pourtant, le village a sa propre station essence et celle-ci n’appartient ni à un supermarché ni à une firme internationale. Car ici, le pompiste c’est… le maire.
Pas de méprise, la station est en libre service ; l’élu ne tiendra pas le pistolet pour faire votre plein. Mais la station appartient à la commune et c’est lui qui se charge des achats de pétrole, surveillant le cours du Brent en dollars avant de passer ses commandes.
En Bretagne, la station communale de Trébry parvient à contenir la hausse des prix de l'essence ⛽ #carburant
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Super-profits. L’avantage est évident : la station ne vise pas le profit ce qui lui permet des prix très concurrentiels. « En moyenne, on tourne à cinq centimes de marge par litre » assure Daniel Commault, le maire à FranceBleu. Un bénéfice qui sert à rembourser le prêt de 120 000 euros (sur 15 ans) réalisé par la commune pour sa construction en 2020. Les deux pompes sont ouvertes jour et nuit et les prix varient moins souvent que dans les stations privées mais ne sont pas forcément moins cher. Sauf si on considère qu’il évite aux administrés de faire 15 kilomètres en voiture simplement… pour faire le plein de carburant.
Une idée qui a fait tache d’huile puisque non loin, la mairie du Mené a dépensé 270 000 euros pour racheter deux stations afin d’approvisionner 2200 habitants environ. La France parle souvent de renationaliser les autoroutes, mais la Bretagne montre que la réappropriation des mobilités passera peut être d’abord par les stations essence…