
On les doit à une startup toulousaine, bien décidée à réduire les colossales émissions de CO2 de ces mastodontes.
Légèrement voilé dans l’après-midi. Un paquebot de croisière rejette les particules fines d’un million de voitures. Ce chiffre monstrueux, rapporté en 2017 par les journalistes de l’émission anglaise Dispatches, rend concret un fléau. Pourtant, si on s’attaque activement à la transition énergétique de nos routières, celle du milieu maritime tarde. Heureusement, des Toulousains veillent. Cofinancée par Airbus et soutenue par l’Ademe, la société Airseas a mis au point la « SeaWing ».
Ce gigantesque cerf-volant de 100 m² se fixe à l’avant du bateau. Ainsi paré, les paquebots profitent d’une propulsion éolienne et réaliseraient une économie de carburant de 20%. Ce qui se traduit par un gain de 1 à 2 millions de dollars par an pour l’armateur.
Kite-cargo. Le mode d’emploi n’a rien de complexe. Le capitaine n’a qu’un bouton à presser pour que la voile se déploie. Un logiciel embarqué se chargera de calculer la force des vents ainsi que les conditions météorologiques pour adapter le cerf-volant. Corollaire de cette simplicité, les compagnies pourront facilement modifier leurs flottes existantes pour purifier leurs navires.
Up in the air. « Trois des cinq plus gros armateurs du monde, qui détiennent une flotte de 2 200 navires, ont signé une lettre d’intention et les discussions sont très avancées sur le plan commercial », indique à La Dépêche Vincent Bernatets, qui a fondé Airseas en 2016. La jeune société, qui compte à ce jour 20 employés, va dévoiler son système en 2021, quand le navire « Ville de Bordeaux » d’Airbus partira pour une livraison vers l’Alabama. Un premier pas vers la démocratisation de la SeaWing ?