
Plus qu’un taxi, la startup UbizCabs fournit des emplois et des revenus aux femmes du Congo pour les émanciper.
Free Africa. En République démocratique du Congo, les transports en commun sont synonymes de bouchons. Pire, de faux taxis clandestins circulent, pratiquant parfois l’extorsion. Les hommes d’affaires les fuient et préfèrent les motos-taxis. Mais depuis 2019, le centre de Kinshasa voit la vie en… rose. Littéralement. Dans ce pays où Uber n’a jamais mis les pieds, une compagnie de taxis de luxe a vu le jour : UbizCabs.
Hep, chauffeuse ! Lancé par l’entrepreneuse Patricia Nzolantima, ce service se réclame sur smartphone et vous envoie une voiture climatisée et Wi-Fi. Une bouteille d’eau minérale est même remise au client (produite par une autre société de Nzolantima) par la chauffeuse. Car oui, l’entreprise n’embauche que des femmes. Chez UbizCabs, uniformes et voitures rose pétant sont de rigueur de même que la ligne de conduite de la maison.
Girl power. Si la startup facture ses courses très chères – 13,50 euros en moyenne, près de 50 fois le prix d’un bus – c’est pour assurer un revenu conséquent aux chauffeuses. À peine embauchées, elles se voient remettre un compte bancaire individuel et une carte de paiement afin de s’émanciper du patriarcat. Et cela marche du tonnerre : le service est plébiscité au point que UbizCabs veut multiplier par 4 son nombre de voitures et s’étendre partout au Congo et chez ses pays voisins.
Si la pandémie n’avait pas bloqué son expansion, Nzolantima aurait même déjà bouclé sa levée de fonds et lancé un nouveau service : UbizDelivery, un service de jeunes femmes livreuses à motos. Petite pensée pour le VTC qui aimerait s’installer dans le pays : avec ces taxis roses, ce n’est pas gagné d’avance…