
Emmanuel Avalle, 28 ans et originaire de Haute-Savoie, a quitté son travail et s’est lancé dans un périple assez dingue : traverser seul l’Amérique du Nord en trottinette électrique, de Los Angeles à New-york. On a pris des nouvelles de « Manu » qui se trouvait, le mardi 19 juillet, à Toronto.
Slow and calmos. En ville, la trottinette est un moyen de transport optimal. Mais pour réaliser plusieurs milliers de kilomètres, on opte généralement pour la voiture, le train, le bus ou encore l’avion. Pas Emmanuel. Pour ce Français qui vit à Annecy, et qui travaillait il y a encore peu chez Danone, son moyen de transport pour traverser l’Amérique du Nord, c’est sa trottinette électrique.
Pourquoi ? « Je cherchais un moyen de voyager qui soit suffisamment lent pour prendre le temps d’observer le paysage. Quand on roule trop vite, on ne se rend pas compte de tout ce qui nous entoure », raconte depuis Toronto Emmanuel. Il poursuit : « Je cherchais aussi un moyen de transport qui me permette d’aller vers les gens. La trottinette pour ça, c’est un formidable vecteur de communication et de rencontre parce que tu dois demander à chaque fois à des gens pour recharger ton engin. Les gens sont aussi curieux et viennent te voir, te posent des questions. Ça facilite les rencontres. Et puis j’aime bien le challenge aussi de réaliser quelque chose qui n’a jamais été fait. » Le top départ a été donné à Los Angeles (Californie) le 7 avril dernier. Le mardi 19 juillet, « Manu » était à Toronto au Canada, et avait réalisé environ les trois-quarts de son parcours.
Elle s’appelle Brigitte. Emmanuel, qui a décidé d’appeler sa trottinette Brigitte (sympa pour la première dame), doit gérer au quotidien plusieurs aspects : le chemin à prendre, la recharge de son engin, trouver un lieu où dormir. Généralement, il se lève à 8 heures puis prend la route vers 10 heures. Il roule deux heures puis fait un premier arrêt dans une station-service pour recharger sa trottinette et manger. Il repart ensuite pour trois à quatre heures de route avant de trouver un endroit pour dormir, généralement un camping ou un motel. « Le défi principal, c’est de gérer l’autonomie de la trottinette. Je peux faire environ 100 kilomètres sur une charge, mais ça peut varier en fonction du dénivelée, du vent, de la vitesse à laquelle tu roules, etc. Le deuxième, c’est de trouver des points de recharge la nuit avec de l’électricité, notamment dans le désert », détaille le jeune homme.
Quid de la sécurité, notamment dans un pays connu pour ses grands axes à plusieurs voies ? « Il faut trouver les plus petites routes possibles. Je me suis retrouvé sur des gros périphériques où les voitures roulent vite, et ce n’est pas très drôle. Heureusement il y a des bas cotés sur toutes les routes et ça me permet de continuer mon voyage même sur ces routes. Mais dans ces moments-là, tu ne te sens pas trop en sécurité. »
Emmanuel, qui partage au quotidien l’avancée de son périple sur les réseaux sociaux (ses repas, ses galères, là où il pose sa tente, etc.) ainsi que via des vidéos postées sur YouTube, ne réalise pas cet énorme trajet pour porter un message écologique. Non, le sien c’est de pousser les gens à sortir de leur zone de confort. « On a tous tendance à s’enfermer dans une routine et ce n’est pas forcément quelque chose qui nous rend heureux. Alors même si ça peut être douloureux de sortir de son confort, c’est une manière de se sentir en vie. Si j’inspire les autres à le faire, alors c’est gagné. »
Le Français, qui a notamment trimballé sa trottinette dans des centaines de villes dont Las Vegas, Saint-Louis ou encore à Chicago, est en ce moment au Canada. Il lui reste Montréal et puis sa destination finale, New York, qu’il devrait atteindre en septembre — son billet d’avion retour est déjà pris pour le 19 du même mois. Au vu de son périple, le selfie avec la statue de la Liberté sera amplement mérité.
Crédits photo Une : Instagram Emmanuel Avalle