
En 2016, Rémi Pillot décide de convertir un van thermique en véhicule électrique et solaire. Il construit alors une remorque qui embarque 60 m2 de panneaux solaires et réalise en 2020 un premier tour de France. L’ingénieur baroudeur a finalement lancé son entreprise de batteries solaires en 2021.
Un seconde vie sous le moteur. Si en 2023, le rétrofit — la solution consistant à convertir un véhicule thermique à l’électrique — est une pratique de plus en plus répandue, en 2016, elle était encore très peu connue. Quelques initiés mettaient pourtant déjà les mains dans les moteurs, comme Rémi, un ingénieur en mécanique installé à Istres qui s’était mis en tête de retaper son vieux van Volkswagen pour lui donner une nouvelle vie électrique et solaire. Les travaux auront finalement duré trois ans, avec l’aide de deux entreprises locales qui ont épaulé l’ingénieur.
Car il a fallu construire la remorque de 750 kilos qui embarque les panneaux solaires (24 au total, soit environ 60 m2 de panneaux solaires), récupérer des vieilles batteries sur d’anciens véhicules accidentés aux USA puis peaufiner et tester tous les systèmes afin de s’assurer du bon fonctionnement de la recharge.
Au final, les panneaux solaires fournissent entre 100 et 150 kilomètres d’autonomie au van. Celui-ci est aussi équipé d’une petite cuisine (frigo, plaques cuisson, évier, etc.) du chauffage, d’une douche extérieure avec eau chaude et d’un espace pour dormir. En 2020, le véhicule est alors prêt à prendre la route.
Une idée en tête. Avec son amie Alexandra, ils prévoient dans un premier temps de partir faire un tour du monde : 50 000 kilomètres, 30 pays et plus d’un an de voyage. Mais finalement, le couple prend la route en 2020 pour réaliser un tour de France solaire de 4500 kilomètres. Plusieurs médias suivent avec attention le périple des deux jeunes Français. Mais derrière cette couverture médiatique, et ce beau projet, Rémi a une idée en tête : monter son entreprise et commercialiser son système de conversion solaire.
En 2021, les choses sérieuses commencent. L’ingénieur créé sa startup baptisée PESS Energy qui propose des « solutions de stockage et production d’énergie mobile et propre » en remplacement des groupes électrogènes thermiques.
Dans une interview pour le site Révolution Énergétique, Rémi explique : « En revenant à Marseille après le tour de France en van solaire, c’est l’industrie du tournage de films qui est venue me voir. Ça les intéressait beaucoup d’avoir l’équivalent de ma remorque solaire, alors j’ai commencé à leur fabriquer des petites batteries mobiles à partir de batteries de voitures électriques ».
Les batteries conçues par son entreprise se rechargent avec des panneaux solaires et peuvent donc être utilisées en autonomie n’importe où. Pratique, donc, pour les tournages de films ou les festivals. L’entreprise, qui vend ses batteries en France et en Europe, compte s’installer dans des plus grands locaux en 2023 et quasiment doubler ses effectifs, passant de 8 à 16 employés. Et dire que tout est parti du rêve de réaliser le tour du monde de manière écologique…
Plus d’infos par ici // crédits photos : Facebook EV World Tour