
Dans les Hauts-de-Seine et les Yvelines, un bus aménagé part à la rencontre des femmes qui ne se rendent pas dans les « dispositifs d’accueil spécifiques » pour leur offrir des rencontres avec des médecins, des infirmières ou encore des psychologues.
Women only. C’est indéniable : le progrès dans le secteur médical permet de mieux soigner, mieux prévenir et mieux anticiper certaines pathologies. Mais quand il s’agit de l’accès aux soins, les personnes précaires font face à plusieurs problématiques, le nerf de la guerre étant bien souvent l’argent (selon un récent sondage, près de la moitié des Français.es ont déjà renoncé à se faire soigner à cause de difficultés financières).
En Île-de-France, le « Bus Santé Femmes » compte résoudre une partie de ce problème. Depuis la fin novembre 2019, ce centre médical ambulant accueille gratuitement et anonymement les femmes isolées et précaires afin de faire de la prévention et de l’accompagnement médical.
Se sentir moins seules. Des médecins sont présents pour donner des conseils de santé et des infirmières peuvent effectuer des dépistages et des tests divers (diabète, auditif, etc.). Il y a aussi des psychologues à bord pour des entretiens individuels. « Touchées par différentes formes d’isolement ces femmes se rendent imperceptibles aux autres… Des vies de femmes qui se pensent inemployées, désertées, sans intérêt. Elles souffrent de ne pas être écoutées, de ne pas être prises en considération », explique Bénédicte de Kerprigent, directrice générale et fondatrice de l’institut des Hauts-de-Seine, sur ce site.
Le Bus #santé femmes s’est arrêté à Colombes, devant l’Hélios !
Ouvert jusqu’à 16h, déjà 35 femmes y sont venues pour des dépistages : vue, audition, diabète, cholestérol.
(Avec la présence également de la Police nationale). pic.twitter.com/4bcLDZo5BP— Ville de Colombes (@VilleColombes) March 3, 2020
Pas de frais d’avocat. Mais si le bus a pour objectif d’offrir une aide médicale, il propose aussi des conseils juridiques grâce à la présence d’un avocat à bord (toujours gratuitement) ainsi que des réponses concernant les questions de parentalité, de harcèlement et de prévention des violences faites aux femmes (avec un officier de police spécialisé). Pour cela, les deux départements se sont associés au Conseil national de l’Ordre des médecins, l’Ordre des avocats des Hauts-de-Seine et des Yvelines ainsi que le pôle Solidarités du département des Hauts-de-Seine. L’idée est de réussir à créer un lieu où les femmes se sentent écoutées et en sécurité pour rompre l’isolement. Il faudrait aussi des bus comme celui-ci dans d’autres départements, notamment dans les endroits les plus reculés où l’accès aux soins est, là aussi, compliqué.