
Une appli, un chauffeur volontaire, une bonne soirée. Seul défaut d'Eaze : il faut encore se lever du canapé pour ouvrir au livreur.
Sur ordonnance. Alors que la France continue d’interdire la vente et l’achat de produits dérivés du cannabis (y compris pour des raisons thérapeutiques), les Américains, eux, font tranquillement leurs courses dans des dispensaires. Trente États sur cinquante ont déjà légalisé l’usage thérapeutique de la marijuana pour soulager les douleurs et huit (dont l’emblématique Californie) ont dépénalisé sa consommation « récréative ». Ce marché gigantesque s’embrase maintenant et certains startupers comptent bien en profiter.
À l’aise. Eaze, une société de livreurs d’herbe, s’est mise dans la course et a marqué les esprit en recouvrant tous les bus de San Francisco de ses couleurs le jour de la légalisation avec le slogan : « La Marijuana est arrivée. » Pour se faire remarquer, ils n’ont pas non plus hésité a donner de leur personne en participant à quelques courses à pieds déguisés en feuille de cannabis.
Le Deliveroo de la fumette. Avec son appli, Eaze fait ni plus ni moins de la mise en contact entre acheteurs et dispensaires. Elle simplifie le travail pour les revendeurs en vérifiant les ordonnances et enregistre pour les autorités qui fournit quoi à qui. les consommateurs sont livrés dans un sachet protecteur, par un chauffeur-coursier, en moins de dix minutes à domicile. Cela rappelle un peu Deliveroo, voire Uber, puisque le livreur peut être suivi en direct sur une carte.
4000 commandes par jour. Gratuit pour les fumeurs, Eaze se rémunère sur les échoppes à qui elle vend en fait un service de livraison. Lancée en 2014, la startup a déjà levé 52 millions de dollars et couvre désormais une centaine de villes californienne. En quatre ans, elle est passée de 100 à 120 000 livraisons mensuelles, sans jamais tomber sous le coup de la loi, puisqu’elle ne manipule jamais d’herbe elle-même.
À ce niveau, le PDG Jamie Feaster voit bien plus grand et compte doubler Amazon avant que le géant de la distribution n’arrive à contourner les lois fédérales pour proposer de la weed à son tour. Autre challenge à relever pour cet Elon Musk de la fumette : automatiser la livraison par voiture sans chauffeur ou par drone ?