
Plus précisément, la route remplace ses fondations de ciment par des cendres de papier. Une innovation écolo qui devrait faire couler de l’encre (rires).
Près de Valence, en Espagne, on construit une autoroute d’un nouveau genre. Le revêtement est semblable à ceux que l’on connaît mais l’intérieur possède un ingrédient mystère : des cendres de papiers sont incorporées sous la chaussée, en lieu et place du ciment. Oui oui.
Selon Euronews, qui s’est rendu sur place, rien ne transparaît de l’extérieur mais Acciona, la société de travaux publics qui construit l’autoroute à La Font de la Figuera, expérimente ici un procédé qui pourrait sérieusement changer l’impact carbone de nos routes : « Cette cendre de papier (…) répond à toutes les exigences techniques du ciment, mais elle est aussi plus respectueuse de l’environnement », décrit Juan Jose Cepria Pamplona d’Acciona. Et pour cause, il évite d’employer du ciment, très polluant, et permet de recycler des déchets de papier.
This construction project is using paper ash instead of cement to build a highway in Spain.#BusinessPlanet w/ @eu_growth https://t.co/fGrEVCLbTs
— euronews (@euronews) June 4, 2021
Le ciment nécessite de cuire du calcaire et de l’argile à très haute température, une combustion énergivore et souvent réalisée à l’énergie fossile. De l’autre côté, le secteur de la papeterie affiche une production annuelle de quelque 130 millions de tonnes, dont 55 % des déchets en Europe sont aujourd’hui irrémédiablement incinérés. Gloups. C’est là que s’avance Acciona pour récupérer les brûlis de cartons, papier et pâte à papier dont personne ne fait rien.
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« Nous avons calculé que nous pouvons économiser 65 à 75 % des émissions de CO2 associées [à la construction d’une route]. » Si ce procédé, testé à La Font de la Figuera dans le cadre du projet européen de revalorisation de déchets PaperWaste, était adopté pour tous leurs chantiers, la société estime pouvoir « économiser 18 000 tonnes de ciment par an ». Cerise sur le gâteau, récupérer les rejets de l’industrie du papier offre une piste de profits pour toute la filière, dont l’agroforesterie. Et tout ce qui est bon pour les forêts est bon pour la planète, non ?