
L’histoire ne dit pas si le pilote est plus ketchup ou mayo, mais ce vol test démontre qu’il est possible de faire voler un gros-porteur avec un agro-carburant moins polluant.
Aux grands maux… Face aux prix vertigineux des carburants, on a vu des Français tenter quelques abominations, comme cette vieille camionnette qui roule au pétrole lampant et à l’huile de friture. Mais qui aurait pu imaginer que les avions s’y mettraient aussi ? C’est pourtant bien l’exploit qu’a réalisé Airbus, fin mars.
À la place de son gasoil habituel, Joachim* (le prénom a été modifié) met du pétrole lampant dans son réservoir. Une fraude au carburant qui lui permet de réaliser des économies sur son plein. pic.twitter.com/Vrd73CB8Zw
— Le Parisien (@le_Parisien) March 25, 2022
Le 25 mars, un A380 a volé 3 heures avec son réservoir entièrement rempli d’un bio-carburant fabriqué « à partir d’esters et d’acides gras » provenant directement d’huiles de friture récupérées, comme le rapporte Capital. Coup double : ce type de carburant réduit jusqu’à 80 % ses émissions de CO2 et évite à ces déchets alimentaires de finir en décharge.
👀 who’s the next ✈️ to take off with 100% Sustainable Aviation Fuel…it’s the #A380! After the #A350 and the #A319neo last year, we’re so proud to continue our 100% SAF journey with this iconic aircraft that will remain in our skies for decades to come https://t.co/l3WS4fmiJM pic.twitter.com/PShaVbTMLh
— Airbus (@Airbus) March 28, 2022
La prouesse sera réitérée moins d’une semaine plus tard sur un vol entre Toulouse et Nice. Mais Airbus avait déjà expérimenté l’an dernier de faire voler deux avions plus petits avec ce type de carburant durable (internationalement désignés comme SAF, pour Sustainable Aviation Fuel). Car, rappelons-le, l’A380 est le plus gros avion civil existant. Pour le directeur François Pfindel, cela ne fait plus aucun doute : « nous avons clairement démontré qu’un avion aussi grand que l’A380 peut être exploité avec succès avec des SAF non mélangées ».
Malgré cet exploit, très peu d’avions ont recours à cet agro-carburant. Airbus rappelle que tous ses modèles sont déjà au moins partiellement compatibles au SAF, mais les compagnies trouvent ce kérosène bio trop coûteux. Mais avec les minima que l’Union européenne souhaite imposer aux compagnies (2 % de SAF dès 2025, pour atteindre 50 % en 2050), le marché devrait faire baisser les prix. Il faudra prévenir l’homme à la camionnette, cela peut l’intéresser.
Crédit photo : Airbus
Cet @Airbus A350 rejoindra @yulaeroport en emportant 16% de « sustainable aviation fuel » (SAF) dans ses réservoirs. L’approvisionnement est effectué par le 1er camion avitailleur 100% électrique sur l’aéroport. Les engins de piste sont également alimentés à l’électricité. #AF342 pic.twitter.com/1QSZLI1ryN
— Groupe ADP (@GroupeADP) May 18, 2021