
Pour que le monde change, il faut des lois et une évolution des mentalités. Pour que ça marche, le triathlète Julien Moreau vise les écoles. Pour que ça se voit, il bat des records à pied, à la nage et à vélo.
Changer le monde. Julien Moreau a 29 ans et il a déjà fait pas mal de chemin. Ayant flashé sur les écrits de Gandhi en 2013, il décide de se rendre en Inde pour aider à construire une école. En 2016, il fait Saint-Malo-l’île de Jersey à la nage pour attirer l’attention des médias sur l’état de pollution des océans. Cette année, il aimerait qu’on économise l’eau et qu’on réduise nos déchets. Et pour se faire entendre il s’est embarqué dans le plus long triathlon du monde.
Sur son plan, une ligne de 6000 kilomètres autour de la France, divisée en trois couleurs, pour trois performances : cyclisme, natation, course.
Tour de France. Le 1er mai 2018, Julien a enfourché son vélo et quitté Paris. Il a tracé tout droit jusqu’à Strasbourg, puis Dunkerque et la pointe de la Bretagne en un mois. Ensuite, il y a eu toute la côte atlantique. Il voyage léger, ayant jeté ses habits et sa tente pour ne garder qu’un sac de couchage, une écharpe et une veste de pluie. Le 1er août, à Marseille, il a enfilé un maillot de bain et des palmes, et a nagé un mois entier pour atteindre Monaco.
Éduquer 3000 enfants. On s’en doute, ses journées sont bien chargées, mais il ne fait pas que du sport. Chaque matin, Julien intervient dans un établissement scolaire. « On parle de l’environnement, des océans, du rôle du plancton, des conséquences du plastique, des bienfaits de la biodiversité », décrit-il à Géo. Depuis son départ, il a donc parlé à 3000 élèves dans 35 écoles.
La loi est passée. Son exploit sert plusieurs mission. « L’utopie de cette éco-aventure est de réussir à créer des lois […] en faveur d’une gestion écologique des établissements scolaires. » Il s’était fixé de faire adopter un décret pour que les cantines remplacent les bouteilles en plastique par l’eau du robinet d’ici 2020. Victoire : il a été adopté en septembre.
Preuve que si l’on veut changer le monde, il faut le faire soi-même. Les enfants l’entendent, et chaque classe s’engage à mettre en place un projet dans l’école : un tri sélectif, un potager, un composteur…
Loin de s’arrêter là, Julien Moreau fonce actuellement sur Lyon, baskets aux pieds, puis Dijon et devrait arriver à Paris dans deux mois, si tout va bien. Il a encore du chemin mais au fond sa mission est réussie. Il a déjà fait changer le monde.