
Si les émissions de dioxyde de carbone sont hélas encore à la hausse sur l’ensemble du globe, les forêts, elles, semblent faire de la résistance. Mais jusqu’à quand ?
Une éponge végétale. Ce n’est un secret pour personne, la combustion des énergies fossiles est en grande partie responsable du dérèglement climatique qui, hormis pour Donald Trump, est une réalité. Alors que l’ère de la voiture électrique semble se préparer, les scientifiques ont récemment noté que mère nature nous avait donné un peu de répit. C’est ce qui ressort d’une étude publiée dans la revue Biogeosciences, et qui tend à prouver que les forêts tropicales, notamment, absorbent davantage de CO2 qu’au vingtième siècle.
Une forêt moins dense, mais de plus en plus résistante. C’est d’autant plus vrai pour les forêts tropicales qui, malgré la déforestation accrue des 20 dernières années, captent autant de CO2 que dans les périodes précédentes. « Chaque décennie, les forêts de la planète absorbent le carbone plus rapidement que la décennie précédente », a expliqué Britton Stephens, coauteur de l’étude et scientifique au Centre national de recherche sur l’atmosphère. Pour arriver à ce résultat, ladite étude s’est appuyée sur des supercalculateurs simulant les modèles climatiques. La conclusion est que les forêts tropicales du sud bénéficiant à la fois de températures plus hautes et de plus de précipitations mutent et s’adaptent pour, en quelque sorte, atténuer nos erreurs.
Jusqu’à 30% de la pollution mondiale absorbée. Au total, c’est un tiers des émissions mondiales qui sont englouties par l’ensemble des forêts présentes sur la planète. Pas de quoi se réjouir pour autant et rallumer les cheminées en laissant tourner le moteur : ces mêmes forêts ne couvrent que 2% de la superficie totale des terres mondiales (tout en abritant 50% de la vie terrestre) et l’étude explique qu’une grande incertitude plane sur la capacité d’absorption du CO2 au-delà d’une certaine hausse de température. Les campagnes de déforestation ainsi que les récents feux de forêts, liés pour partie au réchauffement climatique, incitent à la prudence sur la prochaine décennie. En clair : on peut respirer 5 minutes, mais rien n’est encore gagné.