
Avec son concept d’ailes ultra-fines, le constructeur pourrait faire voyager les avions à 900 km/h en consommant moins de kérosène et rejetant moins d'oxyde d'azote.
Sous mon aile. Dans la bataille pour le transport aérien, innover signifie sans cesse tenter de résoudre l’équation suivante : moins de kérosène, plus d’autonomie, plus propre. Avec les Transonic Truss-Braced Wings, la firme de Seattle frappe un grand coup. En effet, ces ailes longues de 52 mètres de long, soutenues par des mâts, sont destinées à des avions pouvant passer en vol subsonique (donc inférieur à la vitesse du son) à qui elles offriraient un gain de rendement important en réduisant la force de sa traînée.
Moins de nuisances, plus de rendement. Ce gain serait répercuté sur sa consommation. D’après Boeing, l’avion équipé consommera 70 % de carburant en moins. L’angle de balayage de l’aile a été optimisé pour améliorer la capacité de portance des mâts, ce qui augmente au passage la vitesse de croisière de l’avion. En sus, TTBW va réduire de 71% les émissions d’oxydes d’azote de l’avion, qui sera aussi presque silencieux : 71 fois en-dessous des normes actuelles fixées par la FAA (le gendarme de l’aviation civile aux États-Unis). Et s’il fallait encore un argument, ces ailes devraient pouvoir se replier au sol, pour libérer de la place en aéroport.
Une décennie en l’air. En collaboration avec la NASA et dans le cadre du programme SUGAR (Subsonic Ultra Green Aircraft Research), Boeing planche depuis plus de 10 ans sur ces optimisations pour réduire l’impact écologique. Cette nouvelle configuration est conçue pour offrir une efficacité aérodynamique sans précédent à tous les avions volant à Mach 0,8, ce qui est compatible avec beaucoup d’avions de ligne à réaction actuels. Mais pour voir des avions équipés de TTBW il faudra encore attendre 2030. Ce n’est pas demain que Boeing pourra ranger au placard son fidèle 737.