
Le grand débat national des automobilistes a livré ses conclusions. Le carburant n’est plus la priorité n°1, les Français veulent moins de radars, des routes décentes et la fin des 80 km/h.
Trouvant que le « grand débat national » lancé par Emmanuel Macron ne prenait pas en compte la réalité quotidienne des automobilistes, l’association 40 millions d’automobilistes avait mis en ligne son propre référendum dès janvier. Elle vient de tirer une synthèse des réponses et propositions recueillies et l’a envoyée au gouvernement.
Le référendum a recueilli plus de 37 600 contributions dont 85% émanent de province. Si huit grands thèmes étaient proposés aux automobilistes, le débat a largement servi à s’exprimer, surtout sur trois d’entre eux :
1. La limitation à 80 km/h sur le réseau secondaire. 20% des avis exprimés (7501 témoignages) se plaignent de cet abaissement en soulignant que « les gens qui ne respectent pas les 90 km/h respecteront encore moins les 80 km/h ». En conclusion, 76% de ceux-ci veulent que la mesure soit purement et simplement retirée.
2. L’omniprésence des radars. Ils recueillent 15,5% des contributions, et les Français les trouvent trop nombreux et injustement positionnés « pour piéger les conducteurs dans des zones où la limitation de vitesse ne correspond pas à un réel danger ». Une solution est avancée : instaurer une marge de tolérance sur les mesures des radars automatiques pour donner un aspect préventif plutôt que répressif.
3. L’état du réseau routier. Conséquence probable de l’effondrement du pont de Gênes en août 2018, 5249 contributions déplorent le désengagement de l’État sur l’entretien des voies. 14% des sondés souhaitent des investissements de sécurité, se plaignant de trouver des dos d’âne « hors normes » sur leurs routes, et voudraient « redonner aux départements et aux communes les moyens financiers d’entretenir leurs routes pour améliorer la sécurité des usagers ».
Coup de pompe. Ce qui frappe dans ce classement est l’absence de soulèvement général contre les taxes sur les carburants. Seuls 12% des contributeurs regrettent le manque de justice quant à ce “produit de première nécessité” : « c’est une taxe injuste, car les pauvres payent autant que les riches ». Un léger désintérêt frappe les 4 autres thématiques, que ce soit les autoroutes, les restrictions de circulation, les amendes et la prime à la conversion. Cependant, les contributions libres reviennent pour 11% sur le nouveau contrôle technique : trop cher, il s’attaque à la pollution dont les automobilistes seraient moins responsables que les constructeurs.
La synthèse a été envoyée aux ministères concernés. Reste à savoir si ces propositions seront retenues dans le cadre de la consultation nationale qui est actuellement en cours de dépouillement.