
Ça se passe au Portugal. Certains diront qu’il était temps, d’autres qu’il y a encore du chemin à faire.
Le plastique : ennemi n°1. “Nous ne pouvons plus ignorer l’impact de la contamination par le plastique sur les écosystèmes, ni sur la santé humaine.” C’est par ces mots que le PDG de la société Hi Fly, basée au Portugal, a fêté la décision de sa compagnie d’en finir avec le plastique à bord.
Jusque-là, cette société spécialisée dans la location d’avions avec équipage faisait comme toutes les autres et se souciait assez peu de l’environnement. Mais le lent changement des mentalités l’a finalement poussée à faire passer l’écologie en première classe : emballages, vaisselles, bouteilles et mêmes brosses à dents en plastique ont été remplacés par des objets en bambou, en papier recyclé ou à base de matériaux compostables. Une sacrée avancée quand on sait que dans le transport aérien, le plastique à usage unique est encore la règle.
4 milliards de pollueurs potentiels en 2018. La mise en place de cette mesure écologique n’a pour l’heure été testée que sur quatre vols long-courriers entre le Portugal et le Brésil, mais elle a permis d’économiser 350 kilos de déchets plastiques. Cette simple information permet dès lors de mesurer l’impact que pourrait avoir un tel changement au niveau mondial : chaque année, ce sont plus de 100 000 avions qui décollent chaque jour et en 2018, le chiffre record de 4 milliards de passagers a été atteint. Ce chiffre devrait, selon les experts, doubler d’ici à 2040. C’est certainement cette vision d’horreur de 8 milliards de personnes utilisant des couverts en plastique qui a forcé Hi Fly à trouver des alternatives.
We couldn't be prouder of being the first airline to perform a completely Single Use Plastic Free Flight. The first step to our ultimate goal to turn all our flights completely Single Use #PlasticFree by the end of 2019. #TurntheTideonPlastic #A340 #9HSUN pic.twitter.com/sTLl6eDCBk
— Hi Fly (@hifly_airline) December 27, 2018
Bientôt la même chose dans les trains ? Certes, le bannissement du plastique sur cette petite compagnie est une goutte d’eau, et les sceptiques ne manqueront pas d’avancer qu’il s’agit aussi d’un coup de com’ pour pas cher. Tout cela préfigure tout de même d’un nouveau monde plus responsable, dans lequel les sociétés liées à la mobilité devront aussi prendre leur part d’engagement, sous peine de voir le public partir chez la concurrence. Des sociétés ferroviaires comme la SNCF ou Thalys ont à ce titre tout intérêt à accélérer leur transition. Eurostar s’est quant à elle déjà engagée à réduire sa consommation plastique de 60% d’ici 2020.