
Les phases de déconfinement et de reconfinement ont bougé les lignes de la mobilité cette année. Pour jeter un œil dans le rétroviseur de leurs scooters électriques en libre-service, on a passé un coup de fil à Bertrand Fleurose, fondateur de Cityscoot.
Après une longue période d’immobilité, les Parisiens se sont-ils rués sur les offres de free floating telles que Cityscoot après le confinement ?
Chez Cityscoot, nous n’avons pas assisté à un boom. Le taux d’activité est revenu à la « normale », soit au même niveau que celui d’avant confinement, voire à celui de l’année dernière. On aurait pu s’y attendre, car les usagers n’ont pas été au rendez-vous aussi dans les transports en commun.
En parlant des transports en commun, pensez-vous que les usages vont changer dans le “monde d’après” ?
La désaffection des transports en commun va être chronique, rien ne sera plus jamais comme avant. Nous retrouverons sûrement des niveaux de 95% de fréquentation mais les nouvelles mobilités vont changer la donne. Lorsque le télétravail va finir par s’estomper, le free floating et les autres nouveaux moyens de locomotion seront les grands “gagnants” de cette crise sanitaire, à moyen terme ou à long terme.
Début 2014, Bertrand Fleurose a fondé @CityScoot qui propose des deux-roues électriques en libre-service. L’entrepreneur revient sur ses choix de développement et de #technologie https://t.co/DFGZWPhgfI pic.twitter.com/xKmUMKzJql
— Business Herald (@biz_herald) April 24, 2019
À l’avenir, cela va-t-il devenir une bonne opportunité pour les opérateurs de nouvelles mobilités comme Cityscoot ?
Sans profiter de la crise, notre activité peut en bénéficier. Nous pouvons ressortir vainqueurs de la situation lorsque l’on se compare à d’autres entreprises. Pour l’instant, les utilisateurs sont des actifs âgés de 35 à 40 ans, ils font appel à nous la semaine et peu le week-end car nos véhicules sont plus considérés comme des utilitaires que des objets de loisir. Notre service est plus cher que les transports en commun et les jeunes ont des budgets limités. Nous espérons cependant que le public féminin utilisera notre service, car les femmes sont actuellement peu présentes.
Avez-vous été impacté par l’absence de touristes à Paris ?
Nous avons très peu de touristes à l’inverse des opérateurs de trottinettes électriques qui comptent énormément sur une base de clients épisodiques. Notre clientèle est récurrente et locale, le trajet moyen d’un utilisateur de Cityscoot est entre 4,5 et 5 km. Cela est parfait pour des trajets intra-muros ou petite couronne vers Paris. Ou l’inverse.
Cityscoot s’est associé à Uber durant l’année, pourquoi un tel partenariat ?
Pour Uber, c’est l’occasion d’agrémenter son offre de mobilités et ainsi devenir la plateforme avec un éventail plus complet. De notre côté, l’objectif est de glaner une clientèle plus importante car Uber dispose d’au moins un million de clients à Paris et en région parisienne dont beaucoup qui ne nous connaissent pas encore.
Plus d’infos sur CityScoot ici.
Crédits photos de une : Facebook Cityscoot