
Si Grenoble et son agglomération ont depuis 2016 généralisé le 30 km/h sur les axes principaux, la commune de 27 000 habitants du sud-ouest est depuis le 1er juillet la première à limiter la vitesse dans toutes les rues à 20 km/h de moins que partout en France. L’objectif : lutter contre Waze.
Écolo rime avec mollo. Face à la sécurité routière, tous les Français ne sont décidément pas logés à la même enseigne. Et c’est d’autant plus vrai à Bègles, une ville longtemps tenue par l’écologiste Noël Mamère et où son successeur Clément Rossignol Puech (EELV lui aussi) vient de mettre en application une loi contestée : tous les panneaux de signalisation imposent depuis peu le 30 km/h partout dans la ville. Officiellement, il s’agit de renforcer la sécurité (le 30 km/h réduit de 50% la distance en cas d’arrêt d’urgence) et de lutter contre la pollution ; officieusement c’est un autre combat qui est mené par l’édile.
“Nous serons la première ville à passer entièrement à 30 km/h. L’objectif est que les habitants se réapproprient l’espace public.” (Clément Rossignol Puech, maire EELV )
Car la ville de Bègles, comme des centaines de communes en France, doit quotidiennement lutter avec un ennemi très contemporain : l’application de guidage Waze qui propose des chemins alternatifs en cas de saturation sur les voies principales… au risque de créer de nouveaux embouteillages et pollutions sonores sur les itinéraires recommandés. C’est notamment le cas à Bègles, voie de contournement proposée aux automobilistes dès que Bordeaux croule sous les bouchons. Pour en finir avec cet afflux de voitures, le maire a tout simplement imposé une vitesse limitée, de quoi décourager les « wazeurs » d’emprunter ce raccourci. Dura lex, sed lex.
À Grenoble, cela fait déjà trois ans que la ville et 14 communes de l’agglomération sont soumises au 30 km/h, mais certains axes majeurs sont restés limités à 50 km/h. À Bègles, sans dire qu’on fasse dans l’anti-concours de vitesse, c’est toute la ville qui roulera désormais au ralenti ; quitte à hérisser le poil de certains habitants qui risquent maintenant de se faire dépasser par les trottinettes électriques et autres vélos en libre-service. La bonne nouvelle dans tout ça ? Cette limitation n’entrera en vigueur qu’à la rentrée. Pas sûr que cela calme les chauffeurs les plus nerveux qui, décidément, ont l’impression que voitures et centres-villes sont en plein divorce.
Crédit photo une : France Bleu