
Lancé par trois étudiantes niçoises, le compte Instagram "Paroles de Piétons" compile les témoignages pour en finir avec les violences routières.
Dans les Alpes-Maritimes, sur les 55 personnes qui ont perdu la vie en 2018 sur les routes, on dénombrait 13 piétons. Carla Miniconi, étudiante en marketing digital à Nice, connaissait l’une d’elle, fauchée par un chauffard. Depuis, Carla ouvre l’œil chaque matin en se rendant à l’école et observe que cette brutalité n’est pas un fait isolé. Loin de là.
« À Nice, quand le feu est vert pour les piétons, les voitures passent quand même. » Refus de priorité aux piétons, allure excessive, conduite en surveillant son téléphone… Les infractions constatées sont nombreuses. Alors, avec deux amies, Rachel et Florina, elle décide de profiter de sa formation pour alerter l’opinion sur les réseaux sociaux.
« L’objectif, explique Carla, ce serait d’interpeller les pouvoirs publics sur le fait que c’est trop dangereux d’être piéton en France. » Sur Instagram et Twitter, les mots clés #NousSommesTousPiétons et #BalanceTonAutomobiliste rassemblent les témoignages de violences routières quotidiennes qui attristent ou énervent.
#balancetonautomobiliste c est faisable ? Balancer un gros porcs qui nous a volontairement envoyé dans le décor sur l autoroute ?
— meredith rose (@lilybelle57000) February 4, 2018
En recueillant anecdotes et revendications, les étudiantes espèrent faire comprendre que les comportements doivent changer : « Ce qui nous a le plus interpellées, c’est que 56% des personnes ont peur des passages protégés », déclarait Carla à 20 Minutes. À Strasbourg on a adopté la zone tampon devant les lignes blanches ; à Paris on teste des passages en 3D. Engagé pour la mobilité des automobilistes, le maire de Nice va-t-il devoir envisager d’équiper sa ville des nouvelles solutions pour que la peur change de camp ?