
Son nom est inconnu mais le forestier Aviv Eizenband a peut-être trouvé la solution pour sauver le monde. Sa méthode implique des arbres et... des abeilles.
Portées disparues. Depuis le 30 septembre dernier, les abeilles sont sur la liste des espèces en voie de disparition aux États-Unis. Déforestation, herbicides, parasites, insecticides… Tout semble se liguer contre ces insectes qui sont pourtant essentiels pour la pollinisation des plantes et donc la survie de l’humanité, comme ça l’a été démontré par la communauté scientifique. Dans certaines régions du monde, leur taux de mortalité est passé de 5% à 30% par an en moins de trente ans. Ce phénomène est mondial, sauf… en Israël.
« Depuis quinze ou vingt ans, nous collaborons avec des organisations de producteurs de miel pour à la fois rendre Israël plus verte et aider les apiculteurs à attirer des abeilles. » (Aviv Eizenband)
Greensrael. Depuis plusieurs décennies, Israël a mis en place une politique unique de préservation de la nature, menée par le KKL, le « Keren Kayemeth LeIsraël » littéralement « Fond pour l’existence d’Israël ». L’une des missions de cet organisme touche à la reforestation : il faut planter des arbres pour rendre Israël plus verte. Problème : la moindre parcelle de terre est comptée dans cette région du monde. Et c’est là qu’intervient Aviv Eizenband, le directeur de la Reforestation au sein du KKL : « Les terres libres étant de moins en moins nombreuses ces dernières années, nous avons moins de terrain pour replanter des arbres, explique-t-il. Les apiculteurs, d’un autre coté, ont des terres mais n’ont pas assez de fleurs ou d’arbustes pour attirer les abeilles. »
Changer les cœurs avec des bouquets de fleurs. C’est donc tout naturellement qu’Aviv Eizenband a trouvé la solution : collaborer avec les apiculteurs. En leur fournissant 100 000 graines d’eucalyptus depuis plusieurs années et en les aidant à les planter et s’en occuper, le KKL procure aux abeilles un moyen de se nourrir toute l’année durant, tout en reboisant certaines régions. Les effets de cette politique sont plus que satisfaisants. En plus de faciliter la production pour les apiculteurs, qui peuvent ainsi réunir les ruches sur une zone réduite (et donc limiter leurs déplacements), cette solution a un impact sur la vie même des insectes : les ruches israéliennes ne subissent pas le syndrome d’effondrement des colonies d’abeilles qui affecte tant de régions.
Aviv Eizenband peut donc conclure, ravi : « Tout le monde est gagnant : nous avons des arbres, les abeilles des fleurs et les producteurs du miel ». C’est ce qu’on appelle avoir le beurre et l’argent du beurre. Pardon : le miel et les abeilles.