
Jusqu’ici, le principal frein pour construire des avions hypersoniques durables résidait dans l’oxydation rapide du fuselage. La conception d’un nouveau matériau par des universitaires britanniques et chinois pourrait régler le problème.
Relier Londres à New York en deux heures, c’est l’un des plus grands rêves de l’aviation civile. Les projets existent bien à l’état de concept (on vous parlait même ici de ce Canadien qui rêve d’un voyage en… 20 minutes !), mais dépasser Mach 5 (6 125 km/h) relevait encore du fantasme. Principal problème à la réalisation de ces avions supersoniques : la fragilité du métal du fuselage. À cette vitesse, les frottements avec l’air sont d’une telle intensité que la température peut atteindre les 3000 degrés Celsius. Le résultat est imparable. Le métal s’oxyde. Et vous pouvez être sûr que l’avion ne finit pas son vol.
Supersonique rime avec céramique. Désireux de se défaire de ce « souci » technique, des ingénieurs pensent avoir trouvé la parade avec un revêtement inédit. Constitué à partir d’une céramique carbonée, cet alliage serait douze fois plus résistant que tout ce qui existe aujourd’hui. Fabriqué au sein du département de métallurgie de l’Université Centrale du Sud de la Chine et testé à l’Université de Manchester, cette céramique révolutionnaire s’est montrée extrêmement résistante aux dégradations qui vont habituellement de pair avec les températures hypersoniques.
C’est donc une vraie percée. Par extension, les voyages hypersoniques vers l’espace dont parle la compagnie Virgin Galactic depuis plus de dix ans pourraient eux aussi devenir gentiment réalité. C’est un monde de tous les possibles qui s’ouvre à nous. Un monde où le passager qui embarque à New York n’arrive plus comme un poulet rôti à Londres. C’est déjà pas mal.