
Un nouveau volet de l’étude ComCor, qui fait le point sur les différents lieux de contamination depuis le début de l’épidémie, donne des précisions sur les risques d’attraper le virus selon les différents modes de transport. Et voici les résultats.
Pas facile d’y voir clair avec un masque. En octobre 2020, Jean-Baptiste Djebbari (le ministre délégué chargé des Transports) déclarait que « les transports publics n’étaient pas un lieu de contamination, avant d’ajouter : les lieux de contamination les plus importants sont les lieux clos où les gens ne portent pas le masque ». Le ministre a raison : les lieux clos (bars, discothèques, etc.) sont des lieux risqués. L’Institut Pasteur, qui a mené le quatrième volet de cette étude (dont les résultats ont été publiés dans la revue Lancet Regional Health Europe) affirme qu’une personne de moins de 40 ans ayant passé une soirée dans un bar a 90% de chance en plus d’attraper le virus. Pour les soirées privées (fêtes, dîners, etc.), ce risque grimpe à +350% et en boîtes de nuit, il est mesuré à +790%.
Mais là où le ministre s’est trompé, c’est pour les transports.
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A nationwide case-control study assesses the settings & activities associated with #SARSCoV2 infection & vaccine effectiveness in the context of B.1.617.2 (Delta) variant circulation in France. https://t.co/OMGV8I8Sp6@ArnaudFontanet @institutpasteur— The Lancet Reg Health-Europe (@LancetRH_Europe) November 26, 2021
C’est l’avion qui gagne. Selon l’Institut Pasteur, qui a analysé les données de « 12 634 personnes testées positives pour le SARS-CoV-2 entre le 23 mai et le 13 août 2021 » et « 5 560 témoins (non infectés) recrutés sur cette même période », les transports ne sont pas sans risques. Il y aurait 70% de risque d’attraper le virus en avion, 50% en taxi (ou VTC), 30% en train longue distance et 20% dans le métro. Mais ces études sont parfois compliquées à décrypter. Par exemple, s’il y a 50% de risque supplémentaire en taxi, ce chiffre baisse à 30% en voiture avec des amis ou des proches. Et d’après l’étude, aucun sur-risque de contamination en covoiturage n’a été observé.
Ce n’est pas le trajet qui compte, mais le voyage. Pour l’avion, l’étude ComCor de l’Institut Pasteur précise que les contaminations peuvent également survenir lors d’un séjour à l’étranger, et pas forcément lors du voyage. D’ailleurs, ce ne serait pas le trajet à bord d’un avion qui serait risqué, mais le voyage dans son intégralité. Selon une autre étude commandée par Airbus, Boeing et Embraer et relayée par La Tribune de Genève, sur 1,2 milliard de passagers, seuls 44 auraient contracté la Covid-19, soit 1 cas pour 27 millions de voyageurs. Les raisons : le port du masque et les systèmes de ventilation qui renouvellent l’air à bord des engins toutes les trois minutes.
Par contre, l’Institut Pasteur n’a pas identifié de sur-risque de contamination en terrasse, au cinéma, au théâtre ou dans les commerces. Ceci étant dit, le respect des gestes barrières et le port du masque, surtout en pleine « cinquième vague », restent primordiaux pour lutter contre le virus. Mais ça, vous le savez déjà.