
On dirait qu'Anne Hidalgo n’avait pas prévu une hausse de 70% de la fréquentation en moins de 5 mois...
Ils devaient réduire les bouchons. Ils les ont déplacés. C’est le constat que font les habitués du vélotaf – soit le fait de se rendre à son travail à vélo quotidiennement – depuis le mois la rentrée. Et pour cause : entre mai et septembre, le nombre d’usagers sur les voies cyclables parisiennes a bondi de 70% selon Vélo & Territoire, l’Observatoire national des véloroutes et voies vertes. Rien que sur le tronçon du boulevard de Sébastopol, le totem comptabilise 18 000 passages de vélo par jour. Et c’est pareil sur les 50 compteurs vélo installés dans la capitale.
Tous les chiffres de fréquentation cyclable sont ici ⤵️ https://t.co/yAL6lnStRT https://t.co/BjS7CfmL1k
— Vélo & Territoires (@VeloTerritoires) September 25, 2020
Avec une conséquence immédiate : des embouteillages. Les cyclistes se gênent, les nouveaux venus ralentissant les habitués qui se faufilent ou slaloment. Un comportement qui pose problème aux automobilistes et met en danger les piétons. Les accidents impliquant des cyclistes ont progressé de 30% cette année…
135 € d’amende. Parfaitement conscientes du problème, les forces de police et de gendarmerie surveillent et verbalisent les incivilités. Rapporté par Géo, le commandant Gravet énonçait les infractions les plus commises : dépassement d’un feu rouge (même pour s’arrêter trois mètres après) et le port du casque audio ou d’écouteurs en conduisant (même sans musique). Des délits qui peuvent coûter jusqu’à 135 € (mais aucun point ne sera retiré de leur permis, auto ou moto). Hélas, le constat le plus dur à avaler n’est pas sur le comportement des Parisiens – semblable au guidon et au volant – mais sur l’infrastructure déficiente.
More more more. Malgré une cinquantaine de kilomètres de “coronapistes” créées depuis le confinement et un plan vélo qui n’a pas chômé depuis un an, les voies dédiées aux cyclistes semblent encore insuffisantes. Les associations d’automobilistes dénoncent un “ni fait ni à faire” ; Paris en Selle de son côté souligne le manque de liaisons, laissant un réseau troué donc dangereux. La vérité est sans doute qu’il va falloir envisager une autre transition que de demander au plus grand nombre d’emprunter des pistes encore insuffisantes pour assurer la sécurité de tous.