De l’eau sous les ponts. En 2009, deux entités géographiques fusionnent pour donner naissance à une nouvelle commune, Eystur. Elle compte aujourd’hui 2000 habitants répartis dans cinq zones, réunissant d’anciens villages. La nouvelle mairie fait donc le pont, littéralement, entre les deux anciennes municipalités, auparavant séparées par la rivière du village de Norðragøta.

Deux en un. Symbole de l’unification, le bâtiment permet de passer au-dessus du cours d’eau sans se mouiller les pieds. Et, accessoirement, de rappeler aux élus l’importance de trouver un terrain d’entente lorsqu’ils abordent un problème par deux bouts différents. Quitte à construire une nouvelle infrastructure, autant lui donner plusieurs missions. C’est précisément ce qu’ont fait les architectes Henning Larsen avec la mairie d’Eystur.

Un lieu de vie, et de nature. Outre l’administration et l’axe de communication, l’endroit se veut aussi un point de rassemblement pour les locaux. Toit-terrasse, zone de pique-nique, accès au lac… L’espace public offre une panoplie d’arguments pour faire revivre la communauté dans cette ancienne plage où l’on venait fêter les mariages et le nouvel an, avant d’être industrialisée par la pêche. Le tout, sans avoir eu à construire beaucoup plus de nouveaux bâtiments.

Pour garder l’âme du lieu, les architectes ont veillé à ce que leur construction se fonde dans la nature. Ils disent s’être inspirés de l’architecture traditionnelle des Îles Féroé, dont la caractéristique centrale est « la difficulté de distinguer où la nature se termine et où le bâtiment commence ». Une inspiration toute trouvée pour nous qui posons des ronds-points en pleine campagne.