
La ville de Sydney fait d’une pierre deux coups car en plus de débarrasser d'un déchet omniprésent, les nouveaux revêtements de route demandent moins d’énergie à produire.
Les fabricants de photocopieurs ne sont pas seulement les rois de l’obsolescence programmée. Ce sont aussi des champions de la pollution. Avec plus d’1,1 milliard de cartouches utilisées et jetées par an dans le monde, ils pourraient ouvrir une décharge longue comme 129 murailles de Chine mises bout à bout. En Australie, la société de collecte et de valorisation de déchets Close The Loop a lancé une initiative avec le fabricant de routes Downer pour couper le robinet d’encre noire qui fait tache.
Ensemble, ils ont inventé un mélange d’asphalte, d’huile et d’encre résiduelle des toners. Car si les cartouches sont recyclées pour leurs matériaux (plastiques et métaux), ce n’est pas le cas de l’encre restant dans les cartouches (en moyenne 13% de sa contenance) inaccessible car les imprimantes les considèrent déjà comme vides et réclament le remplacement.
Le projet TonerPave a démarré en 2013 et a depuis été testé à Melbourne, en Nouvelle-Zélande et en Tasmanie avant d’arriver à Sydney. Selon ses inventeurs, il aurait permis de recycler plus de 20 000 tonnes de cartouches depuis. Quant aux routes, les résultats des tests indiquent qu’elles ont un impact carbone plus léger que les revêtements 100% pétrochimiques et ce, sans perdre de leur durée de vie, estimée à une trentaine d’années. Une route durable donc. L’inverse complet des photocopieurs programmés pour mourir.