
C'est le résultat d'une étude menée par l'Institut pour la Santé mondiale de Barcelone (ISGlobal) : il suffirait d'augmenter la part de pistes cyclables en ville pour préserver la vie de milliers de personnes en Europe.
Atteindre 25% de déplacements à vélo. La logique qui consisterait à dire que, fatalement, si plus de personnes prennent leur vélo pour se déplacer, il y aurait moins de voitures sur les routes et donc moins d’accidents, n’est pas totalement fausse. Mais beaucoup trop simpliste. Des chercheurs de l’Institut pour la Santé mondiale de Barcelone ont analysé les infrastructures cyclables de 167 villes européennes et sont arrivés à la conclusion que plus de 10 000 décès prématurés pourraient être évités chaque année si chaque ville atteint une part modale vélo de près de 25%, c’est-à-dire un quart des déplacements effectués à deux-roues.
Oui, mais comment ? Pour arriver à ce chiffre, les chercheurs ont testé quatre scénarios différents dans lesquels la longueur du réseau cyclable augmenterait de 10%, 50% ou 100%. D’après eux, il existerait un lien entre la longueur des pistes cyclables et la fréquence de leur utilisation par les habitants : plus le réseau est dense et bien dessiné, plus le vélo devient naturel.
L’étude avance qu’avec l’augmentation du nombre de cyclistes sur les routes, il y aurait une diminution de la pollution atmosphérique et les habitants seraient en meilleure santé puisqu’ils pratiqueraient plus souvent une activité physique. Simple, basique.
La France à la traîne. Selon leurs estimations, Londres pourrait alors éviter 1210 morts par an, suivie de Rome (433) et Barcelone (248). Au total, 10 000 morts par an pourraient donc être évitées si chacune des 167 villes atteignait 25% de part modale vélo, ce qui n’est pas prêt d’arriver. Selon la Fédération Françaises des Usagers de la Bicyclette, les taux de déplacements à vélo varient grandement d’une ville à l’autre et donc d’un pays à l’autre. La France fait partie des mauvais élèves avec 3% de part modale vélo. Loin derrière les 29% des Pays-Bas et les 10% de l’Allemagne.
Paris espère arriver à plus de 15% des déplacements effectués à vélo d’ici 2020 (soit le même taux que Strasbourg), notamment en doublant la longueur des voies cyclables et en investissant 150 millions d’euros. Ne reste plus qu’à pédaler.