
* La France s’est positionnée pour la mise en circulation de voitures autonomes très prochainement * De nouveaux cas de figure en matière d’accidents pourraient survenir * Pour déterminer la responsabilité facilement, les assureurs préconisent d’installer des mouchards pour sauvegarder les données.
La France a décidé d’embrasser le sujet des véhicules autonomes avec beaucoup d’enthousiasme. Un plan gouvernemental a été longuement défendu courant mai. Conséquence, les constructeurs vont déployer des voitures test en masse dès l’an prochain. Et à partir de 2020, il devrait être possible à quiconque d’acquérir un modèle.
Une telle innovation va de pair avec son lot de changements majeurs. Au niveau de la loi, pour commencer, le code de la route devrait forcément être remanié, au moins dans l’esprit, puisqu’il exige que n’importe quel conducteur fasse preuve d’une attention de tous les instants.
Mais au-delà de l’esprit vont aussi se poser des cas concrets. Même si ces véhicules sont résolument fiables, la machine n’est pas non plus infaillible. La collision fatale entre un cycliste et une voiture autonome d’Uber en Arizona il y a deux mois en est la démonstration absolue. Alors, lors d’un événement de cet acabit, qui est responsable ?
Pour s’éviter des casse-têtes sans fin, la Fédération Française de l’Assurance (FFA) préconise d’emprunter le principe de la boite noire à l’avion. En cas d’accident, pas de blabla, de chichi, de négociation et d’intimidation, avec un enregistreur de données, les assureurs auraient « un accès gratuit, fluide et sans le consentement du conducteur […] pour permettre au système d’assurance de jouer rapidement », expliquait récemment Bernard Spitz, le président de la FFA, aux Echos.
Un tel système permettra notamment de déterminer si le mode autonome était activé ou non au moment d’une collision ou d’une sortie de route. Et en fonction, de déterminer la responsabilité. La proposition fait sens et séduit. Ce sera au gouvernement de trancher.