
L'Assemblée nationale a finalement tranché : vous ne serez pas verbalisé si vous roulez cheveux au vent, mais le nombre d’accidents risque d’augmenter.
Ça passe ou ça casse(que). Le vendredi 7 juin, l’Assemblée a finalement voté contre l’obligation du port du casque à vélo ou en trottinette électrique. « Le gouvernement est résolument contre l’obligation du port du casque sur les vélos au-delà de 12 ans [et] sur les trottinettes, qui vont être bridées à 20 km/h, a ainsi déclaré Élisabeth Borne, la ministre des Transports. Les Français en ont marre qu’on leur impose des obligations. On recommande le port du casque et chacun prend ses responsabilités. » Et Bruno Millienne, corapporteur MoDem, de rajouter : « Arrêtons d’emmerder les Français. » Au moins là, c’est clair.
Un chiffre qui risque d’augmenter. L’accident mortel d’un utilisateur de trottinette électrique – le premier du genre à Paris, appelons cela un “patient zéro” – survenu le 10 juin dans le 18e jouait pourtant en faveur de cette obligation du port du casque. En 2018, la Sécurité routière avait établi une hausse de 23% du nombre d’accidents en trottinette en France et comptabilisé 284 blessés. Ce qui n’empêche pas certaines voies ouvertement contre le port du casque obligatoire de se faire entendre. C’est le cas du député écologiste Matthieu Orphelin (ex-LREM), arguant que l’obligation du casque ferait reculer l’usage des mobilités douces, vélos comme trottinettes. Ce serait le cas en Australie où la loi, existant depuis trente ans, freine la pratique des deux-roues.
Trop c’est trop. Si ce vote concernait tout autant le port du casque à vélo, les crispations semblent surtout s’axer sur les trottinettes. Gros succès en magasin – les ventes ont bondi de 129% en 2018 –, elles font également l’objet de toutes les détestations. Raisons de la colère : le free floating et les accidents. En somme, leur présence sur les trottoirs, vautrées ou tout schuss, gêne. La maire de Paris est alors tenue d’organiser des conférences de presse au sujet de leur régulation (tandis que des mesures viennent déjà d’être adoptées).
En bref, ce débat sur le port du casque en trottinette relance un autre débat, plus global, sur la trottinette dans son ensemble et nous invite à nous demander une énième fois si nous – citadins – parviendrons à vivre en harmonie avec elle.