De l’air dans le moteur ? Non, ce n’est ni une avarie, ni une lubie, mais une réalité chez Anthos Air Power Normandie. L’idée est simple : au lieu de concevoir un moteur à air comprimé, autant adapter tout moteur existant en moteur à air comprimé. Sous le capot, on change de vilebrequin pour passer d’un quatre temps à un deux temps, on supprime l’allumage et le circuit d’eau. On conserve tout de même une batterie pour démarrer et faire fonctionner les accessoires classiques comme les feux.

Pour faire le plein, plus besoin d’ouvrir son réservoir, une buse permet de se connecter à un chargeur d’air comprimé. Le réservoir, lui, fait désormais place à une bonbonne d’air comprimé. Certes, elle prend de la place et les performances sont encore modestes : avec 1 m³ d’air comprimé à 400 bars, l’autonomie est de 100 kilomètres à une vitesse comprise entre 50 et 100 km/h.

Néanmoins, les débuts sont prometteurs car à la base, il s’agit d’une énergie propre, produite par l’éolien ou le photovoltaïque, qui rejette de l’air froid — entre -75 °C et -100 °C — qu’il serait possible de réutiliser, par exemple, pour les camions de transport frigorifique.

Soutenue par la région Normandie, la solution de l’entreprise d’origine canadienne intéresse particulièrement la Métropole Rouen-Normandie pour ses transports en commun. De son côté, Anthos Air Power Normandie avoue se concentrer sur l’urbain et sur la livraison du dernier kilomètre. Décidément, après l’AirPod 2.0 de MDI, l’air comprimé a le vent en poupe.