
Après avoir inauguré 11 nouvelles pistes cyclables, la police met les bouchées double pour les protéger. Ou les rentabiliser ?
Laisser passer. Créés cet été, 25 kilomètres de nouvelles voies pour vélos ont été passés au peigne fin par la Police. Si l’on en croit les chiffres dévoilés par Le Parisien, ce n’est pas inutile : les agents ont dressé 2000 PV par semaine « pour entrave aux déplacements des cyclistes » dans les voies qui leur sont réservées. Pire, en intégrant les chiffres des infractions réalisées dans les couloirs de bus mixtes (ceux où les cyclistes sont acceptés), on monterait à 3000 PV hebdomadaires.

Garées Comme Une M… Les principaux coupables sont en premier lieu les scooters et les motards qui profitent des couloirs auxquels ils n’ont pas droit. Épinglés, ils écopent d’une amende de 135 euros, sans retrait de points. On trouve aussi des stationnements gênants, des livreurs stationnés et des voitures garées à l’arrache. Twitter adore les haïr sous le hashtag #GCUM. L’amende est du même montant, mais un agent conciliant peut simplement exiger le départ du véhicule sur le champ.
Pour @ClientsRATP : le moment où le bus galère à rejoindre son arrêt à cause des cowboys. #gcum pic.twitter.com/EhibKjkRZe
— Lulu à biclou (@lulubiclou) October 5, 2019
Vous pensiez que Paris haïssait les voitures et n’aimait que les vélos ? Surprise : les cyclistes aussi ont été sanctionnés. Les policiers épinglent le non-respect des feux, l’alcool au guidon, le dépassement par la droite au feu et l’usage du téléphone, interdit en circulation. En mars, l’adjoint de la mairie Emmanuel Grégoire a ainsi reçu un PV pour avoir roulé en portant ses oreillettes.
900 caméras et bientôt une brigade dédiée. Pour le moment, les agents de police en VTT parcourent le réseau cyclable en plus du reste de la voirie. Mais avec la mise en place des 900 caméras de l’unité de vidéo verbalisation (UVV) il y a pile un an et la création prochaine d’une brigade dédiée à la surveillance des pistes cyclables, il apparaît que la capitale s’équipe pour contrôler et réprimer les abus. Normal, le nombre de cyclistes augmente continuellement à Paris et on peut encore s’attendre à la conversion de nombreux automobilistes.