Depuis cet hiver, ces curieux taxis bleus sillonnent Paris pour faciliter la vie des seniors et personnes souffrant de handicap. C’est l’œuvre de deux Parisiens ayant abandonné une entreprise mercantile pour un service solidaire : Bimboum.
Contre les pénuries d’essence. Partout dans le monde, le vélo a rejoint la liste des transports de passagers. On pense aux tuk-tuks d’Asie du Sud-Est mais aussi aux vélo-taxis disco qui promènent les touristes à Londres à grands renforts de musique techno. Mais Chris et Gabriel, deux Parisiens vingtenaires qui travaillaient jusqu’alors comme livreurs de repas pour des plateformes bien connues, ont eu une toute autre motivation pour lancer leur propre service de transport : « Notre inspiration vient des vélos-taxis qui ont vu le jour à Paris sous l’occupation à la suite des pénuries de carburant » nous confie Christopher.
Aller là où le regard ne porte pas. Ces vélo-taxis ayant disparu à la fin de la guerre, Bimboum souhaite faire revivre ce transport léger, rapide et compétitif. Pour cela, les deux cofondateurs ont acquis des vélos électriques et conçu leur propre cabine pour sécuriser leurs passagers et les protéger du froid et de la pluie. Ils ont procédé à des essais pendant l’été 2021 puis, en février, ils ont lancé Bimboum.
Ce service est pour le moment réservé aux personnes à mobilité réduite, « majoritairement des personnes aveugles ou malvoyantes ». Il suffit de les contacter par téléphone pour réserver un trajet – bien plus accessible que le web ou les applis pour ceux qui souffrent de handicap visuel. Les tarifs est fixé à 8,20 € par course dans Paris intramuros. Des suppléments sont prévus pour aller au-delà ou emmener un passager supplémentaire, mais les chiens-guide sont eux gratuitement acceptés à bord.
Changer de braquet. Depuis son lancement, Bimboum a permis à 700 personnes de profiter d’un transport personnalisé, silencieux et zéro émission. Les deux chauffeurs-gérants ont par ailleurs développé des systèmes pour « automatiser la prise en charge, gérer le dispatch des courses » et estimer les temps des courses, mais ces outils seront finalisés plus tard. Un troisième vélo-taxi s’est ajouté, ainsi qu’un nouveau chauffeur.
Espérant décrocher une précieuse subvention, Christopher confirme leur souhait d’embaucher bien d’autres chauffeurs à court terme, et pour longtemps. Le service changerait alors de braquet pour s’ouvrir d’abord à une plus large palette de handicap avant « de devenir un vélo-taxi grand public d’ici la fin de l’année ». En attendant, Bimboum se réserve à des clients déjà nombreux et fidèles qui l’utilisent à présent au quotidien. Un beau geste.
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