Construire un pont est lourd, coûteux et risqué. Pour relier son nouveau quartier au centre-ville, Amsterdam compte plutôt sur ces navettes autonomes qui permettront de traverser le canal en 2 minutes au lieu de 10.
Diviser le trajet par 5. Dans la capitale néerlandaise, le quartier de Marineterrein est en pleine effervescence. Mais y accéder depuis le centre-ville nécessite un détour de dix minutes à pied, à moins de vouloir traverser le canal de 60 mètres de large à la nage… Y ajouter un pont se révèle difficile compte tenu de ces dimensions (la largeur du canal, mais aussi la hauteur des navires qui transitent). La pente serait même trop raide pour les piétons et les cyclistes. C’est pourquoi pour connecter ce nouveau quartier et réduire la traversée à seulement deux minutes, des ingénieurs locaux et du MIT travaillent sur une flotte de navettes autonomes qui se transformeraient en pont mobile.
Pont autonome. Le projet, baptisé roundAround, s’appuie sur les embarcations autonomes Roboat, conçues par la même équipe de chercheurs, et serait bien plus écologique qu’un quelconque ferry. Les barques électriques se déplacent en mouvement circulaire d’un quai à l’autre et peuvent transporter une centaine de passagers par heure. Dotés de capteurs et d’une intelligence artificielle, les bateaux évaluent continuellement leur environnement et communiquent entre eux pour éviter toute collision et optimiser leur trajectoire. Arrivés à quai, ils sont guidés par rail vers la plateforme où les passagers attendent pour embarquer, puis vers la sortie. C’est aussi à ce moment qu’ils rechargent leurs batteries par induction.
Pont amovible. Si la solution est encore en cours d’expérimentation, elle paraît déjà avoir trouvé sa place dans le quartier, qui se considère comme un “laboratoire vivant” pour les nouvelles technologies. Alors que la capitale néerlandaise entreprend la rénovation de ses 1600 ponts, qui s’effritent, les ingénieurs du MIT et de l’AMS veulent ouvrir la voie à une infrastructure plus dynamique. L’installation roundAround étant amovible, elle pourra être déplacée selon les besoins, pour tester de nouvelles connections par exemple. Avec 25 % de sa surface composée d’eau, Amsterdam a tout intérêt à explorer cette stratégie pour relâcher la pression sur les routes… et les ponts.