
Ça se passe à Friedberg, à 25 kilomètres de Francfort, et c’est tout sauf un hasard. Oh yeah.
L’aimer tendrement. Contrairement aux apparences, hommages à des artistes décédés et signalétiques ne font pas forcément mauvais ménage. En France, il existe déjà une place Dalida (à Paris), une rue Serge Gainsbourg (à Clermont-Ferrand), mais en Allemagne, on va plus loin. Précisément à Friedberg, une petite ville en apparence hyper tranquille, la municipalité a décidé de célébrer le King mort voilà 41 ans, et d’une drôle de manière : avec trois feux de signalisation où sa silhouette rythme désormais les stop and go des automobilistes.
Tout feu, tout flamme. Du coup, ces feux ressemblent un peu à des sapins de Noël, mais au-delà du petit effet que constituent ces déhanchements d’Elvis, il y a un sens à tout cela : c’est ici que Presley effectua son service militaire entre 1958 et 1960, et c’est encore là qu’il rencontra sa future femme Priscilla Beaulieu (14 ans à l’époque…). Il n’en fallait pas plus aux autorités pour avoir envie de transformer la bourgade en petit Las Vegas. Une statue avait déjà été construite à l’entrée de la ville, de même qu’une place avait été renommée place Elvis Presley (en 1995), et c’est là que les feux ont été installés, sans qu’on sache s’ils incitent les voitures à décélérer.
Même Marx a ses feux. Question code de la route, les Allemands ont vraiment le sens de l’humour, puisqu’on apprend que le père du marxisme, Karl Marx donc, possède également depuis peu des feux tricolores à son effigie – on fête le 200ème anniversaire de sa naissance – à Trèves. On se languit vraiment de voir la même chose en France avec Johnny Hallyday rallumant, une fois encore, le feu.