
Un dispositif destiné à dénoncer les inégalités salariales de l'autre côté du Rhin. Mais est-ce bien efficace ?
Le ticket “femmes”. En moyenne, les Allemandes ont été 21% moins bien payées que les hommes en 2018. C’est l’un des écarts les plus élevés d’Europe. Pour dénoncer ce chiffre, les Berlinoises se sont vu proposer le 18 mars dernier un “Frauenticket“, un billet “pour femme” à tarif réduit sur les lignes de métro, tramway et bus de toute l’agglomération.
Concrètement, le billet utilisable toute la journée, passait ainsi de 7 euros à 5,50 euros — une première mondiale selon l’opérateur. Pourquoi ce prix ? Parce que la réduction fait pile 21%. La boucle est bouclée.
Mesdames, optez pour le ticket de métro. Cette initiative de la BVG (régie de transports de la capitale allemande) n’était pas une célébration de la « Journée des droits de la femme », mais une action de sensibilisation pour la « Journée de l’égalité salariale ». Histoire d’affirmer le caractère symbolique de sa décision, la BGV a déclaré « que ce petit geste de solidarité n’est en rien comparable à ce dont les femmes sont privées toute l’année ». Pourtant, ce “Frauenticket” — accompagné du slogan « Attention à l’écart de rémunération » — a suscité des réactions mitigées chez nombre d’usagères qui estiment que cette opération unique est insuffisante.
Plafond de verre sous la terre. De son côté, l’entreprise rappelle qu’elle est dirigée par une femme, Sigrid Evelyn Nikutta, depuis 2010. Elle veille aussi au respect de l’égalité salariale entre ses employés, même si, en termes de parité, le chemin est loin d’être accompli avec seulement 20% de salariées. Pire : afin de ne pas s’attirer leurs foudres, BVG a tenu à s’excuser auprès des usagers masculins se sentant discriminés. Terminus pour les bons sentiments, tout le monde descend.