
La startup Eviation a annoncé qu'Alice, son avion 100% électrique, décollera en 2022 pour desservir des lignes intérieures américaines. Dans un premier temps…
Wouhouuuu. Quand on vous dit « Alice », vous entendez encore l’obsédante chanson de la pub de ce fournisseur d’accès disparu ? La société israélienne Eviation a de quoi vous faire passer ce goût amer : c’est aussi le nom de l’avion électrique qu’ils ont inventé. L’Alice peut transporter 9 passagers pendant 1040 km sans rejeter la moindre particule. C’est l’équivalent de Paris-Madrid ou Paris-Prague, sans escale ni recharge.
Une sacrée performance car, si un avion classique perd une part de son poids en volant puisqu’il consomme son kérosène, Alice garde le même poids tout le long du vol. Mais Eviation a été maligne, elle a disséminé les 3,7 tonnes de batteries partout dans l’avion : dans les ailes, la queue, sous la cabine…
Slow flight. Seul bémol, sa vitesse n’atteint que 240 nœuds (environ 440 km/h) ce qui est la moitié d’un avion à réaction actuel. Il faudra donc un temps plus long à distance égale, mais ce n’est pas grave puisque Eviation vise uniquement le marché des vols intérieurs et régionaux. Ce pourquoi il vient d’être choisi par la compagnie américaine Cape Air qui les incorporera à ses lignes en 2022, dès qu’Eviation aura reçu sa certification.
Propre et moins cher. Une stratégie logique : en 2017, ce type de vol moyen courrier représentait deux milliards de billets vendus. Ce qui n’empêche pas les compagnies d’employer pour ces trajets des gros porteurs qui polluent à leur maximum. Remplacer les vols courts par des avions électriques devrait réduire de 75% le CO2 rejeté, comme nous l’expliquait déjà le CEO de VoltAéro, concurrent français de Eviation qui vise la même stratégie, mais centrée sur l’Europe. Cela tombe pile quand les gouvernements veulent interdire les vols intérieurs. Avec un avantage à la clé : les véhicules électriques coûtent moins cher en entretien et en consommation : le prix des billets devrait donc lui aussi descendre de 40% à 80%… Dites, c’est encore loin 2022 ?