
Accusées de désordre urbain, les flottes devront s'acquitter d'une redevance. Et devinez qui va régler l'ardoise en fin de compte ?
Selon la mairie, il y a déjà 15 000 véhicules à emprunter à Paris : des scooters, des vélos et des trottinettes électriques appartenant à huit flottes concurrentes. La ville compte même ajouter 40 000 autres montures avant la fin de l’année. Pourtant, elle a décidé de prendre un tournant répressif qui va freiner leur essor. Le premier adjoint de la mairie de Paris, Emmanuel Grégoire, a annoncé avoir déposé un projet de redevance adressée aux sociétés qui gèrent toutes ces flottes.
50 euros/an par trottinette. La taxe dépendra du volume de machines exploitées. La redevance devrait commencer à 50 euros par an et par appareil pour les trottinettes, 20 euros seulement pour un vélo et 60 pour un scooter électrique (120 pour un thermique).
Évidemment les Vélib’ et leurs bornes ne sont pas concernés et échapperont à cette taxe.
On aurait pu craindre une grogne des loueurs, mais ils ne se plaignent pas. Après tout il existe déjà une redevance pour les voitures en auto-partage (300 euros par an) et ce petit impôt leur assure de ne pas être délogées des trottoirs par la municipalité. Par contre, ce surcoût devra forcément être épongé et il y a fort à parier que le tarif montera si cette taxe est votée au conseil municipal d’avril prochain.
Que taxe-t-on ici ? Selon Emmanuel Grégoire, l’occupation du domaine public par ces micro véhicules dépasserait « les limites du droit d’usage à tous ». À se demander pourquoi la ville a accepté des services en free floating.
En fait, ce qui inquiète le plus, c’est plutôt la conduite dangereuse de certains utilisateurs. Or, comme le rappelle le secrétaire d’État Mounir Mahjoubi, il existe d’autres solutions pour sécuriser et encadrer. Sauf qu’il faudra attendre la loi sur les mobilités – dites LOM, retardée depuis le mouvement des gilets jaunes – pour voter l’obligation de porter un casque et la mise en place de possibles amendes pour les mauvais conducteurs.
Trottinettes, vélos et scooters en libre service envahissent les rues pour le meilleur comme le pire. Les solutions: créer et taxer des zones de dépôt, organiser la disponibilité, sécuriser la voirie. La loi mobilité offre des nouveaux droits aux maires. https://t.co/myxQyp7VAs
— Mounir Mahjoubi (@mounir) March 21, 2019