Plastique fantastique. Lorsque le Ghana a pris la décision symbolique d’interdire les sacs plastiques en 2017, Nelson Boateng s’est demandé : si au lieu de simplement légiférer, pourquoi ne pas carrément transformer cette menace pour l’environnement en opportunité pour la société ? L’illumination. Cet ingénieur a alors imaginé une machine qui fabriquerait des blocs de route en combinant 60% de plastique et 40% de sable, des ressources disponibles en grande quantité.

Après avoir récupéré des morceaux de métaux, des câbles électriques et des moteurs, Nelson a passé près de huit mois à fabriquer la machine de recyclage de ses rêves. Cette opération de bravoure artisanale achevée, le garçon a consacré quelques mois supplémentaires à une grande collecte visant à récupérer plus de deux tonnes de déchets plastiques dans la région d’Ashaiman dont il est originaire. À partir de là, tous les éléments étaient réunis pour la mise en branle du projet.

Durée de vie : 500 ans. Fier de ses blocs de route qui durent bien plus longtemps que du ciment – Nelson estime qu’ils ont une espérance de vie de 500 ans –, l’ingénieur a constitué une société, Nelplast, qui emploie maintenant plus de 230 personnes directement et indirectement. Son invention étant d’utilité publique, il bénéficie d’un soutien solide du gouvernement.

Surtout, dans un pays qui produit 22 000 tonnes de déchets plastiques (dont 98% finissent abandonnés dans des champs), l’invention de Nelson Boateng est une bénédiction. Et pour l’environnement, et pour le développement économique du pays. C’est ce qui s’appelle faire d’une pierre deux routes.