
Shigeru Ban est une pointure de l’architecture, courtisé dans le monde entier pour ses bâtiments écologiques et grandiloquents. Sa dernière création vient au service des démunis : des refuges temporaires pour les victimes de catastrophes naturelles.
Si la presse française parle tant de l’architecte japonais Shigeru Ban, c’est qu’il vient de dévoiler sa dernière création : La Seine musicale, immense complexe musical qu’il a passé 4 ans à faire sortir de terre à Boulogne-Billancourt. Mais, dans un autre registre, ce bâtisseur visionnaire est aussi l’auteur d’un projet tout aussi génial : des abris d’urgence imaginés pour des situations de crise humanitaire, réalisés en matériaux recyclables.
Mis à l’honneur dans les jardins la Fondation Sherman pour l’art contemporain, à Sydney, ses deux concepts d’abris humanitaires ont la particularité d’utiliser des tubes de cartons ou des bambous en guise de murs, des caisses de bières en plastique pour les fondations, et du tissu de toile de tente pour le toit.
“L’architecture ne devrait pas toujours être au service des riches et des puissants.”
Non pas une mais deux solution d’éco-logements solidaires. Le premier modèle de ces refuges était sorti de l’esprit de l’architecte au lendemain du terrible tremblement de terre de Kobe au Japon en 1995, tandis que le second était une réponse à la catastrophe naturelle qui a touché l’Équateur en 2016. Homme de terrain, Ban s’était rendu en Amérique du Sud deux semaines plus tard et avait minutieusement observé les refuges temporaires, avant de concevoir cette solution qui se monte rapidement et peut abriter une famille.
Le modèle peut être acheté et stocké par les autorités en prévision du pire, moyennant moins de 2 000 euros par unité. Comme il se plait à le répéter : l’architecture ne devrait pas toujours être au service des riches et des puissants. Penser aux citoyens lambda et à ceux qui ont tout perdu dans des catastrophes naturelles, c’est primordial ! Aucun doute ici, la mission est amplement remplie.