
On comprend les élus de cette ville des Hauts-de-France : un tiers des accidents en ville ont lieu aux croisements gérés par des feux de circulation.
Éteints la lumière. Il aura fallu près de dix ans à Abbeville, sous-préfecture de la Somme, pour retirer ses feux rouges mais elle vient d’y arriver. En tout, 11 feux tricolores ont été débranchés, une dizaine de ronds points ont été construits pour les remplacer et un panneau de stop a été planté.
Une première en France. Bien sûr, d’autres communes n’ont jamais eu besoin de feux de circulation, mais c’est la seule ville de plus de 20 000 habitants à passer ce cap alors même que 65 000 véhicules la traversent quotidiennement. La ville de Niort avait déjà enlevé ces aménagements mais son aire urbaine ne compte que 150 000 habitants.

La sécurité passe au vert. Les travaux ne finiront effectivement qu’en novembre mais tout le monde voit déjà la différence. S’il est un peu tôt pour évaluer l’impact sur l’accidentologie, les riverains interrogés se disent satisfaits, notamment par la réduction du bruit des freinages et accélérations pour passer à l’orange. Le maire voulait d’abord fluidifier la circulation dans sa ville et réduire les accidents. Car c’est un fait : selon le CEREMA, centre d’études public sur les transports, les feux n’améliorent pas la sécurité.
Un accident urbain sur trois se produit après le franchissement d’un carrefour où sont aménagés des feux de circulation.
C’est désormais Bordeaux qui se lance dans cette expérimentation : la 9ème ville de France (avec 256 000 habitants) a commencé à retirer les feux de 25 de ses carrefours et compte en supprimer au moins 200 autres d’ici 2022. À Paris ? On y pense bien sûr, mais pour l’instant seuls des feux situés dans les zones à 30 km/h ont été retirés. Un comble : même sans lumière rouge, il va donc falloir attendre.