
Cette autorisation, valable pour uniquement dix ans, fait de la cité-État le pays où l’achat d’une voiture est le plus élevé au monde.
Certains pays utilisent une méthode radicale pour combattre la prolifération automobile : l’attaque directe sur le porte-monnaie. Si comme de nombreux Français, vous pensez que la vignette Crit’Air est absurde, le quota instauré par Singapour en 1990 va vous faire hurler. Depuis 30 ans, les autorités appliquent un système de certification payante pour limiter les voitures sur ce petit territoire. Ce système consiste à établir un nombre maximal de voitures en circulation sur les routes, réajusté tous les trois mois. Pour en être, il faut passer à la caisse.
Investissement non durable. Appelé certificate of entitlement, soit certificat de droit en français, il coûte en moyenne 25 000 euros et augmente considérablement le prix d’une voiture à l’achat. Si environ 600 000 véhicules privés détiennent le droit de rouler dans la ville, ce chiffre n’est pas en augmentation permanente et les concessionnaires doivent s’échanger entre eux les licences pour pouvoir vendre leurs véhicules. Après les dix ans de validité, il est encore possible de payer pour le renouveler de cinq à dix ans ou mettre sa voiture au garage, voire… à la casse.
Action-réaction. Avec des mesures aussi drastiques que celle-ci, Singapour est devenue l’une des métropoles asiatiques où la circulation est la plus fluide. Le nombre de voitures a chuté à tel point que l’on compte 151 voitures pour 1000 habitants. En France en comparaison, c’est trois fois plus. Afin que la population dispose de solutions, le gouvernement a investi plus de 18 milliards d’euros pour moderniser les transports publics ; car qui dit politique anti-voiture, dit aussi politique pro-transports en commun…